
Les auteurs de cette tribune, signée par une centaine de soutiens, appellent à un rassemblement le 28 septembre, à Nancy, contre Cigéo, le site d’enfouissement de déchets nucléaires. « Alors que les travaux vont s’accélérer, c’est maintenant ou jamais », arguent-ils.
Depuis 25 ans, l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) souhaite enfouir les déchets radioactifs les plus dangereux dans le sous-sol de Bure, dans la Meuse, au sein de l’installation Cigéo. (...)
Le dépôt de la demande d’autorisation de création (DAC) devrait avoir lieu en 2020. L’instruction du projet devrait durer entre deux et trois ans. La construction du centre pourrait donc être autorisée rapidement par un simple décret du gouvernement. La bataille contre la poubelle nucléaire ne pourra pas se gagner uniquement en entravant son cheminement administratif mais en remportant le rapport de force.
À l’heure où le nucléaire collectionne déboires techniques, facture salée et désamour grandissant de la population, le projet Cigéo continue à être présenté comme la « solution » à l’accumulation de déchets radioactifs ingérables. Pourtant, entre impasse technique, échec de démontrabilité scientifique et impossible réversibilité, les risques du projet Cigéo sont bien énormes. L’Andra ne sait pas y apporter de réponse : ils sont insolubles et inhérents au stockage en profondeur. C’est bien ce qu’avouait dans un langage diplomate l’Autorité de sûreté nucléaire dans son avis sur le dossier d’options de sûreté de Cigéo en 2017.
Cigéo est une aberration technique, financière et n’est pas une solution au problème des déchets radioactifs
Le projet s’annonce également comme un gouffre financier. (...)
Après deux ans d’inaction, l’offensive de l’Andra pourrait reprendre. Des travaux dits « préparatoires », car ils doivent être réalisés avant la construction du centre, débuteront sur le territoire sans doute dès l’automne 2019. Il s’agit de travaux de grande ampleur pour permettre l’adduction en eau, l’alimentation en énergie de Cigéo, ou encore de la réalisation d’importants travaux ferroviaires et routiers. Une fois ces travaux très coûteux réalisés, la construction de Cigéo apparaîtrait alors comme inévitable. (...)
On a toutes et tous de bonnes raisons de dire non :
Se mobiliser contre Cigéo, c’est dire non à la fuite en avant que constitue la poursuite de la production de déchets radioactifs ingérables. C’est dire non à une « fausse solution » et à un projet imposé aux impacts sociaux et écologiques démesurés. C’est dire non au rouleau compresseur des autorités qui, après avoir écarté unilatéralement toutes les autres options, présentent ce projet dangereux comme incontournable.
Se mobiliser contre Cigéo, c’est dire non à la criminalisation des personnes qui s’opposent à la destruction des territoires au nom d’un projet absurde. C’est refuser les atteintes aux droits fondamentaux et les entraves à la liberté d’association. Se mobiliser contre Cigéo, c’est dire non à un projet représentatif d’un vieux monde fondé sur une course énergétique sans frein.
Enfin, se mobiliser contre Cigéo, c’est mettre en échec la filière nucléaire qui a besoin d’un exutoire à ses déchets pour pouvoir se relancer. Or, le nucléaire est une filière à bout de souffle, une énergie du passé. (...)
On est très loin de l’énergie propre, pas chère et non carbonée vendue par le lobby nucléaire
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Et contrairement à ce que veut nous faire croire le lobby, le nucléaire ne sauvera pas le climat ! Pour sauver le climat, le nucléaire c’est trop tard, trop cher, et trop risqué ! Le nucléaire et Cigéo ne constituent donc en aucun cas une réponse à l’urgence climatique.
Samedi 28 septembre, nous serons ensemble à Nancy pour un temps d’envergure nationale. Construisons un front commun et solidaire pour mettre en échec le rouleau compresseur du projet Cigéo.
Nous vous donnons donc rendez-vous à 14 heures sur le Cours Leopold, à Nancy pour le temps fort du week-end, qui promet d’être revendicatif... et un peu décalé !