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Rue89 Bordeaux
Le vibrant appel du chef Raoni à Bordeaux pour sauver l’Amazonie et ses peuples
Article mis en ligne le 6 septembre 2019

A Bordeaux depuis plusieurs jours pour le festival Climax à Darwin dont il est l’un des invités d’honneur, le grand chef Raoni a pu s’exprimer lors de la conférence de presse du festival, ainsi qu’à la mairie de Bordeaux, où il a reçu la médaille de la Ville. Une aide financière pour la reforestation sera débattue lors du prochain conseil municipal.

Ce 4 septembre, Bordeaux a pu découvrir le visage d’un des plus grands défenseurs de la cause amazonienne. Raoni Metuktire, plus connu sous le nom de Chef Raoni, est arrivé depuis près d’une semaine. Il interviendra lors d’une conférence du festival Climax samedi 7 septembre à 16h, intitulée « Témoignage d’un cacique de la tribu des Kayapo ».

En attendant, l’emblématique chef brésilien a fait plusieurs apparitions publiques ce mercredi, lors de la conférence de presse de Climax, et à l’hôtel de ville de Bordeaux.
La voix du peuple indigène

Né entre 1930 et 1934, Raoni est l’un des chefs indigènes les plus médiatisés de ces 40 dernières années. Impossible de passer à côté de son visage marqué par un labret, disque de bois peint de façon cérémonielle, porté sous la lèvre inférieure. Entouré par une délégation de représentants de peuples autochtones, Raoni porte la voix de l’Amazonie partout dans le monde, et en particulier en Europe. (...)

Lors de la conférence de presse inaugurale ce 4 septembre, son arrivée – surprise – a saisi l’assemblée. Ses mots, transmis à un traducteur du dialecte de sa tribu, puis traduits en portugais et enfin en français, ont résonné dans un silence de plomb.

« Je souhaite avant tout la paix, et l’arrêt de toute forme de violences. Je viens d’une génération de guerriers. Moi, aujourd’hui, je pense différemment de mes ancêtres. Je ne pense pas qu’il faut user de la violence, du conflit. Je crois qu’on peut être en paix et qu’il faut le dialogue, et non le combat. « 

Son message s’est adressé à l’Humanité, qui doit soutenir la préservation de la forêt tropicale.

« Je suis là pour me battre pour les dernières forêts qui restent, pour le cœur de l’Amazonie. Pour cela, j’ai besoin de savoir si vous pensez comme moi. Ensemble, avec la paix, nous laisserons à nos enfants un avenir. « (...)

A ses côtés, des représentants d’autres peuples autochtones accompagnent sa délégation. Kaiulu, représentante des femmes du peuple Xingu, lance un émouvant appel à l’aide contre le gouvernement qui tente d’éradiquer les dernières tribus de son territoire.

« Le président Bolsonaro justifie sa campagne contre nous en disant que nous ne sommes pas suffisamment évolués, explique-t-elle en pleurs. Je demande au monde qu’il nous aide : la forêt est notre maison, notre supermarché, notre pharmacie. Si elle meurt, nous mourrons. Au Brésil, nous n’avons pas la liberté de parler comme ici. »

Leurs traditions – orales pour la plupart – sont en voie d’extinction, tout comme la forêt amazonienne, que ces tribus tentent de sauver coûte que coûte. Selon Tapi, cacique Yawalapiti, il ne reste aujourd’hui que 150 des quelque 1000 langues parlées au Brésil avant l’arrivée de l’homme blanc.

Avec la forêt amazonienne qui disparaît, c’est également toute une Histoire, celle des peuples indigènes qui est en train de vivre son déclin. Un autre représentant prend le relai, demandant « de l’aide, pour que l’on puisse continuer à préserver la forêt ».(...)