
La conférence de Durban sur le réchauffement climatique qui s’est ouverte lundi dernier va durer quinze jours, quinze jours de palabres sans horizon, sans perspective, quinze jours pour donner le change, pour se rejeter la responsabilité d’un échec programmé avant même le début des discussions. Depuis Copenhague, le climat se détériore sur fond de crise économique et les prévisions alarmistes des climatologues tombent à plat. La petite phrase prononcée avec beaucoup d’ aplomb et de cynisme par Jacques Chirac lors de l’ouverture du sommet de la Terre à Johannesbourg en 2002 « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs » correspond plus que jamais à la situation actuelle .
(...) Le climat boursier paraît déjà affecté par le réchauffement. Dans un environnement en perpétuel changement, on ne calcule plus à long terme et le retour sur investissement doit être le plus rapide possible, la spéculation offre de ce point de vue des possibilités inégalées. Les bourses européennes en particulier subissent des fluctuations, des soubresauts importants et paraissent plus que jamais naviguer entre panique et euphorie. (...)
Tous ces commentateurs de notre vie politique, économique et sociale semblent observer la société avec des jumelles à l’envers : la vulgate néolibérale rétrécit leur champ de vision et leurs analyses ; ils agissent comme des bonimenteurs de foire qui proposent un remède miracle pour soigner tous les maux. Le désordre, les souffrances, la destruction du cadre de vie qui accompagnent systématiquement le néolibéralisme dominant seront résolus par davantage de libéralisme. Loin de la pensée complexe prônée par Edgar Morin pour dépasser les schémas de pensée habituels et imaginer de nouvelles solutions, ces fâcheux sont affectés d’une pensée verrou qui les enferme dans des schémas totalement obsolètes. Manipulant et trompant l’opinion publique, ils contribuent à retarder une prise de conscience qui tôt ou tard bouleversera un monde sans avenir. Il est grand temps de faire sauter le verrou !