
Décidément, nous flottons dans un espace virtuellement fatidique. Le “nouveau gouvernement” a prêté serment mardi 25 juin, la presse d’hier en faisait déjà sa Une, sans pour autant attiré davantage les regards que d’accoutumée. Déjà, au soir du lundi 24 juin nous avions assisté à un de ces moments agités, dont le monde usuel et usé des médias habituels en raffole, s’agissant des dernières tractations du “grand instant” prétendument politique. Les journalistes sur Real-FM, ou ceux des chaînes de télévision Méga et ANT1 ont ainsi dramatisé l’insignifiant... à outrance. Günter Anders aurait dit à leur propos que manifestement, “ils tricotent les destinées de notre monde fantôme” sauf que l’histoire, et d’autant plus cette dernière histoire purement et politiquement fictive, nous abuse au point que nous croyons en être les véritables témoins, les véritables acteurs et même les véritables victimes.
(...) ne fois de plus, le futile trompeur nous est offert et reçu comme s’il était sérieux. Ce n’est certes pas sérieux, et pourtant sous la Junte du Troïkanisme, tout est déjà si tragique ou plus exactement grotesque. Comme ces deux grandes clôtures semblables, flambant neuves autour du “Parlement”, et désormais inamovibles. Nous serions alors gouvernés par un... tel zoo du grotesque clôturé, et j’écris ceci sans le moindre esprit d’animalisation. (...)
soit leur normalité serait bel et bien une histoire de fantômes, soit c’est plutôt la nôtre qu’elle soit devenue fantomatique, mais alors définitivement, ce qui est évidemment beaucoup plus grave. Sauf que les nouvelles mesures que l’on compte par centaines depuis 2010, l’année du primo-mémorandum, n’ont jamais rien de fantomatique. Comme cette ouverture dominicale des commerces, programmée pour bientôt et dont la Confédération Générale des Professionnels, Artisans et Commerçants GSEBEE, s’y oppose. Le contexte est si dramatique souligne son président, Costas Kavathas que “nos adhérents, faute de pouvoir payer les impôts ou leurs diverses dettes, ils seront persécutés avant de finir même en prison”. Tel est également le message suggéré par les récentes affiches de la GSEBEE, place de la Constitution. (...)
Au même moment on nous annonce ce mercredi 26 juin par certaines fuites organisées dans la presse, que “dans un délai assez bref, douze mille fonctionnaires territoriaux et de l’éducation nationale seront mis en réserve, tandis qu’aux deux mille licenciés de la radiotélévision publique ERT, s’y ajouteront urgemment encore deux mille personnes”, d’après ce que rapporte la presse économique, des déclarations du nouveau ministre aux Réformes de l’Administration, Kyriakos Mitsotakis. N’en déplaise à nos gauches plurielles ou monolithiques, ERT n’était pas un accident de parcours pour le gouvernement Samaras et encore moins, une erreur dont l’aval de la Troïka et de la Commission Européenne ne serait prétendument pas acquis, bien au contraire et ceci indépendamment de certaines déclarations officielles et de soutien depuis déjà deux semaines. Notons enfin que la seule formation de l’Opposition ayant apporté son soutien à la fermeture de l’audiovisuel public n’est autre que l’Aube dorée. (...)