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Entre les lignes, entre les mots
Le suprémacisme mâle et son discours contre l’égalité
Article mis en ligne le 15 octobre 2019
dernière modification le 14 octobre 2019

« Le discours de la crise de la masculinité est à ce point répandu qu’il s’agit aujourd’hui d’un « cliché » ou d’une « sorte de lieu commun », comme le soulignent des spécialistes de la condition masculine en Australie, au Canada, aux États-Unis, en France, au Royaume-Uni et ailleurs ». En introduction, Francis Dupuis-Déri revient sur « cet homme en crise », sur le discours qui fait des hommes des victimes des féministes, sur la soi-disant indifférenciation et l’égalitarisme.

Un discours qui ne vient pas seulement de la droite et de l’extrême droite. Le discours de crise de la masculinité « (ré)affirme perpétuellement une différence et même une opposition entre le masculin et le féminin, mais par des notions floues et mal définies, des stéréotypes et des clichés, dont la « psyché mâle », l’« identité masculine innée », la « nature masculine, autant de concept empruntés de manière aléatoire à la psychanalyse ». Un homme n’est donc (surtout) pas une femme,… qui ne serait peut-être pas vraiment un être humain ! Il faut conforter les places sociales pour les un es et les autres, dans un ordre de « complémentarité » et assurément d’inégalité revendiquée. « Le discours de la crise de la masculinité est donc fondamentalement misogyne, puisque ce qui est féminin est présenté comme un problème, une menace, un élément toxique qui plonge le masculin en crise, qui le détruit, qui le mue en son contraire le féminin ». Un discours de mobilisation sociale des hommes.

Un mouvement social, un mouvement d’hommes, pour les droits des pères, hoministe ou masculiniste, « Face au mouvement féministe qui milité pour la liberté et l’égalité des femmes et des hommes, le masculinisme est un contre-mouvement qui cherche à freiner, arrêter ou faire reculer le processus d’émancipation des femmes, au nom des « droits » et surtout des intérêts des hommes par rapport aux femmes ».

Un mouvement transnational, parfois aux dimensions terroristes (par exemple à l’Ecole polytechnique de Montréal), dont des membres n’hésitent pas à qualifier le féminisme de « menace extrême ». (...)