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Slate.fr
Le sabotage de la démocratie américaine
Article mis en ligne le 24 février 2017

Le président américain a réussi en quelques semaines à répandre « l’idée qu’il n’y avait pas de faits, pas de réalité, pas d’autorités, pas de vérité. Il y a seulement nous et eux ».

quand on regarde son entourage et ses modèles, de Steve Bannon à Vladimir Poutine, il y a quelques raisons de croire à une stratégie plus planifiée.

Surtout, quand il apparaît que la société Cambridge Analytica, spécialisée dans l’analyse des comportements psychologiques, a joué un rôle important dans le succès électoral inattendu de Donald Trump. « Presque tous les messages de Trump pendant la campagne étaient liés à l’utilisation de ces données », s’est même vanté Alexander Nix, le Directeur général de Cambridge Analytica. La société a dans ses bases de data le profil psychologique des 220 millions d’Américains en âge de voter ! (...)

Insidieuse et graduelle

Il n’est plus nécessaire aujourd’hui pour manipuler et contrôler une société moderne de faire comme au siècle dernier. C’est-à-dire de l’enrégimenter, de la faire marcher au pas le bras tendu ou le poing levé et de la contraindre par la violence.

Il suffit de la faire vivre dans la peur de dangers et d’agressions par des corps étrangers et d’entretenir le ressentiment contre de prétendus ennemis intérieurs et extérieurs. Il suffit d’entretenir une confusion permanente entre d’un côté la réalité et les faits et de l’autre le mensonge et la falsification. Il suffit de créer des problèmes imaginaires et de les résoudre… Et pour finir, il est plus efficace de protéger le coupable que de persécuter l’innocent. (...)

La démocratie, qui semblait il y a vingt ans être une aspiration irrésistible de l’humanité, subit un reflux majeur. Non seulement le nombre d’États démocratiques recule dans le monde, mais la qualité de la gouvernance diminue dans les « vieilles » démocraties. La liberté et la responsabilité perdent pied. Même la liberté d’expression, qui est le droit de dire aux gens ce qu’ils ne veulent pas entendre, recule. Cette évolution est d’autant plus dangereuse qu’elle est insidieuse, non violente, graduelle et jamais ou presque dramatique. Elle n’en est pas moins réelle. Le danger, c’est de la banaliser. Donald Trump compte sur l’indifférence ayant souvent clamé que les gens « n’en ont rien à faire ». Nous nous habituons déjà aux mensonges et aux délires quotidiens venus de la Maison-Blanche…