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Chroniques du Yeti
Le récit de H. M. réfugié afghan à Calais
Article mis en ligne le 3 novembre 2016

« Mais pourquoi diable veulent-ils tant venir chez nous ? » Voici la réponse toute personnelle d’un réfugié afghan. Vous avez 29 ans, une épouse, deux enfants et un métier. Vous avez assez d’argent, vous pouvez vous offrir quelques jolies choses, et vous vivez dans une petite maison dans la ville. Mais soudain la situation politique dans votre pays change et quelques mois plus tard des soldats stationnent devant votre maison. Et devant les maisons de vos voisins. Ils disent que si vous ne vous battez pas pour eux, ils vont vous tirer dessus. Votre voisin refuse. Un tir. C’est tout.

Vous surprenez un des soldats disant à votre femme d’allonger ses jambes. Sans savoir comment, vous échappez aux soldats et vous passez la nuit profondément perdu dans vos pensées. Soudain, vous entendez une explosion. Votre maison n’a dorénavant plus de living room. Vous courez à l’extérieur et voyez que toute la rue est détruite. Plus rien ne tient debout. Vous faites rentrer votre famille dans la maison, et vous courez jusqu’à la maison de vos parents. Elle n’est plus là. Et vos parents pas davantage. Vous regardez autour de vous et trouvez un bras avec l’anneau de votre mère à son doigt. Vous ne trouvez aucun autre signe de vos parents.

Vous oubliez immédiatement. Vous vous précipitez à la maison, et dites à votre femme d’habiller les enfants. Vous prenez un petit sac, parce qu’il sera impossible d’en prendre un plus grand pendant un long voyage, et dans celui-là vous emportez l’essentiel. Seulement deux vêtements pour chacun tiennent dans le sac. Que prendre ? Vous ne reverrez probablement jamais plus votre pays d’origine. Ni votre famille, ni vos voisins, ni vos collègues… Mais comment rester en contact ? Vous jetez vite votre smartphone et le chargeur dans le sac. Avec les quelques vêtements, un peu de pain et les peluches préférées de vos petites filles. (...)