L’impact du Yucatán, responsable du coup de grâce donné aux dinosaures, aurait provoqué un réchauffement climatique similaire à celui actuellement en cours. Les sédiments laissent également penser qu’il a entraîné la prolifération de zones mortes sans oxygène dans les océans, un phénomène que l’on voit aussi actuellement.
L’étude des archives de la Terre aide paradoxalement à comprendre son futur, compréhension dont l’importance est grandissante du fait du réchauffement climatique imprudemment engagé par l’Humanité. Ainsi, on cherche dans la mémoire récente des glaces portant sur presque un million d’années, l’unité de temps en géologie, mais aussi dans les « pages des livres » des couches sédimentaires provenant de durées plus grandes qui se comptent en dizaines de millions d’années.
Les raisons pour cela sont multiples. Bien sûr toute compréhension des paléoclimats, alors que la répartition des océans et des continents et même la composition de l’atmosphère étaient différentes, équivaut à faire des expériences pour valider nos modèles climatiques, montrant qu’ils fonctionnent aussi dans des régimes que l’on ne peut évidemment pas réaliser à volonté en changeant le climat de la Terre, juste en tournant quelques boutons. Mais surtout, certaines périodes de l’histoire du climat et de la biosphère de notre Planète bleue ont des similitudes avec le réchauffement climatique actuel. C’est le cas avec celle concomitante de la disparition des dinosaures.
Pour le comprendre, rappelons quelques éléments concernant cette grande crise biologique. Il semble probable qu’elle ait commencé « doucement » avec les grandes éruptions volcaniques ayant conduit aux fameuses trapps du Deccan. Ces éruptions auraient notamment injecté massivement du gaz carbonique dans l’atmosphère, conduisant à un réchauffement climatique fragilisant la biosphère. On pense qu’un second réchauffement climatique s’est produit, il y a 66 millions d’années, en conséquence de la chute d’un petit corps céleste d’une dizaine de kilomètres de diamètre sur la plateforme de sédiments carbonatés. Les restes occupent encore la région où se trouve l’astroblème de Chicxulub, à cheval sur le Yucatán et le Golfe du Mexique.
L’énergie dégagée par l’impact aurait libéré des quantités massives de gaz carbonique. Mais avant cela, c’est plutôt l’équivalent d’un hiver nucléaire qui aurait frappé la Planète. (...)
Ce second réchauffement climatique a donc été rapide, se mettant en place au cours de quelques centaines à quelques milliers d’années (ses conséquences auraient duré 100.000 ans). Une vitesse comparable avec ce qu’a provoqué l’Homme en débutant la révolution industrielle avec le charbon il y a presque 200 ans. (...)
Malheureusement, on voit aussi aujourd’hui des zones mortes qui prolifèrent dans les océans actuels. Il est de plus en plus urgent de réagir en décarbonant à temps notre économie, ce qui ne sera possible qu’avec un mixte nucléaire et renouvelable à l’échelle de la Planète. (...)
Les dinosaures ont été victimes de deux réchauffements climatiques (...)