
Le rapport sur le partage de la valeur ajoutée remis par le directeur de l’INSEE, Jean-Philippe Cotis, à Nicolas Sarkozy, ne clôt pas le débat, il l’enferme dans une double impasse.
Sa première conclusion, reprise en chœur par tous les médias et surtout par le Medef, est que, depuis vingt ans, la part des salaires dans la valeur ajoutée est restée stable en France. Dans une discussion qui avait opposé il y a quelques semaines Denis Clerc et Michel Husson, on avait montré combien le choix du point de comparaison était important (voir ci-dessous « La bosse et le creux »). Selon que l’on prenait le point le plus haut atteint par la part salariale (autour de 1982, avant que la politique de désindexation du salaire par rapport à la productivité du travail n’entre en application) ou le point le plus bas (fin des années 1980, après que celle-ci eut produit ses ravages), on arrive à un résultat diamétralement opposé...