Quand une ex-filiale d’Areva veut relancer l’exploitation minière en Creuse, l’équilibre environnemental et économique d’une zone rurale vacille. Le projet est contesté par des habitants et des élus locaux. Ils refusent de voir une installation classée Seveso dans un environnement naturel protégé. Ils se retrouvent samedi 25 juillet au festival No Mine’s Land.
Dans le nord de la Creuse, aux alentours de Lussat, entre Aubusson et Guéret, le collectif « Stop Mines 23 » organise un rassemblement national, samedi 25 juillet 2015. Un festival militant pour protester contre la fièvre de l’extraction des ressources non renouvelables qui touche la planète, au Sud comme au Nord, et qui atteint maintenant le Limousin.
Il faut revenir dans les années 80 pour saisir ce qui se trame ici. A cette époque, la mode est à la recherche d’uranium. Total s’intéresse aux gisements aurifères de cette région géologique remarquable dont le sous-sol contient d’autres métaux, comme l’arsenic ou l’antimoine. De 1904 à 1955, la mine d’or, dite « du Châtelet », y a été exploitée sur la commune de Budelière.
En 1980, Total obtient des permis de recherche qui lui permettent de creuser 24 kilomètres de forages et 700 mètres de galerie, et d’exploiter la carrière pilote de Varennes. Ces travaux aboutissent à la cartographie d’un gisement de 30 tonnes d’or et au dépôt d’une demande de concession dite « Concession de Villeranges (23) ». Mais cette demande, qui annonçait l’exploitation de mines à ciel ouvert, est refusée deux fois par le ministère de l’Industrie. Alors que le cours de l’or est au plus bas, le premier rejet est motivé pour défaut dans l’enquête publique, et le deuxième, en 1997, pour motif économique.
En Creuse, on finit par oublier cette histoire… Jusqu’au jour où, en 2013, Arnaud Montebourg, alors ministre du Redressement productif, prône le renouveau de l’exploitation minière en France. Dix-huit sites miniers sont annoncés en métropole et en Guyane. Le premier permis accordé est celui de Tennie dans la Sarthe, à l’entreprise Variscan.
Le deuxième est creusois, près de Lussat. (...)