
Ces anciens militants d’extrême gauche, réfugiés en France depuis les années 80, sont réclamés par l’Italie qui veut les juger.
Ces anciens militants d’extrême gauche, réfugiés en France depuis les années 80, sont réclamés par l’Italie qui veut les juger. (...)
Le parquet général de la cour d’appel de Paris a annoncé ce lundi avoir formé des pourvois en cassation après le refus de la chambre de l’instruction d’extrader dix anciens militants d’extrême gauche italiens réclamés par l’Italie pour des faits de « terrorisme » dans les années 1970 et 80. La chambre de l’instruction avait prononcé mercredi un avis défavorable à la remise aux autorités italiennes de deux femmes et huit hommes, âgés de 61 à 78 ans, eu égard au respect du droit à la vie privée et familiale et du droit à un procès équitable, prévus par les articles 8 et 6 de la Convention européenne des droits de l’Homme.
La décision de transmettre au Parquet ces dix noms, sur les 200 personnes que réclame l’Italie à la France depuis des années, a été prise par Emmanuel Macron et « s’inscrit strictement dans la doctrine Mitterrand » d’accorder l’asile aux ex-brigadistes sauf pour les crimes de sang, a précisé l’Élysée. (...)
Lors des audiences qui se sont déroulées du 23 mars au 15 juin devant la chambre de l’instruction statuant sur les extraditions, les anciens militants acceptant de s’exprimer ont raconté aux magistrats leur vie en France depuis parfois trente ou quarante ans. Tous se croyaient protégés par la doctrine Mitterrand : le président socialiste (1981-1995) avait pris l’engagement de ne pas extrader les anciens activistes ayant rompu avec leur passé.
Époque de violentes luttes sociales, les « années de plomb », qui ont été marquées par une surenchère entre ultra-droite et ultra-gauche composée d’une myriade de groupuscules révolutionnaires, dont certains comme les Brigades rouges, se solderont par plus de 360 morts attribués aux deux bords, des milliers de blessés, 10 000 arrestations et 5 000 condamnations.