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Greenpeace
Le nucléaire, religion d’Etat en France
Article mis en ligne le 14 février 2015

La proposition de loi UMP adoptée jeudi 5 février à l’Assemblée nationale, à la quasi-unanimité, alourdit les sanctions en cas d’intrusion sur un site nucléaire. À l’initiative de ce texte, le député UMP Claude de Ganay, maire de Dampierre-en-Burly de 1995 à 2014, qui n’a pas dû apprécier la visite de nos militants dans la centrale de sa commune en 2007.

Profitant du climat de panique sécuritaire post-Charlie, M. de Ganay a obtenu un consensus pour « sacraliser » les installations nucléaires, faisant adopter une proposition de loi qu’il avait déjà présentée, en vain, à plusieurs reprises.

Désormais, toute intrusion dans une centrale nucléaire sera passible d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. Ces peines seront portées à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende lorsque l’infraction est commise en réunion ou « lorsqu’elle est précédée, accompagnée ou suivie d’un acte de dégradation ». Elles sont portées à sept ans de prison et 100 000 euros d’amende lorsque l’infraction est commise avec l’usage ou la menace d’une arme.

Cependant, le député n’a pas obtenu tout ce qu’il voulait, à savoir le changement du statut juridique des centrales. Il aurait souhaité qu’elles soient inclues dans le registre militaire des « installations hautement sensibles », ce qui aurait permis, par exemple, aux gendarmes de faire usage de leurs armes sans attendre d’être en légitime défense. (...)

Cette loi est un déni total et irresponsable du risque nucléaire et entretient l’illusion que nos centrales n’ont aucune vulnérabilité, que le seul problème serait les lanceurs d’alerte. Ce rôle de lanceur d’alerte est primordial tant les apôtres du nucléaire pratiquent l’omerta sur ces questions en France depuis 60 ans. La vérité qu’ils cherchent à cacher, c’est que le nucléaire est une énergie fondamentalement dangereuse et qu’aucun dispositif sécuritaire (caméras, chiens, barbelés, gendarmes spécialisés…) ne pourra protéger à 100% une installation nucléaire contre une personne mal intentionnée ou un terroriste.
En résumé, on tape fort sur le signal d’alarme pour qu’il arrête de retentir, mais ce n’est pas pour autant que les dangers vont disparaître (...)

Greenpeace continuera, sans relâche, à dénoncer les risques du nucléaire

Depuis des semaines, Greenpeace demande au gouvernement de renforcer les compétences de l’Autorité de sûreté nucléaire afin que cette autorité indépendante puisse veiller à la robustesse intrinsèque des installations nucléaires face aux actes de malveillance, comme des attaques terroristes, de drones, etc. (...)