
Alors que s’ouvre aujourd’hui le procès de sept militants opposés à l’enfouissement des déchets nucléaires à Bure, un collectif d’associations écologistes dont Alternatiba, Greenpeace, le Réseau Action Climat, les Amis de la Terre, Attac appelle à sortir de l’ambiguïté. « En finir avec le nucléaire, énergie du vieux monde, est une condition pour aller vers des scénarios de transition écologique, énergétique et démocratique profonde et construire des futurs désirables. »
Le nucléaire pour sauver le climat ? Le croire est au mieux une illusion techniciste, au pire une terrible hypocrisie. Si la filière nucléaire tente plus que jamais de se repeindre en vert, cela n’a rien d’un souci sincère ou vertueux. C’est le fruit d’un choix stratégique et foncièrement politique.
La filière sait qu’elle joue sa survie en vantant ses faibles émissions de CO2, au moment où des centaines de milliers des personnes ont repris la rue le 9 mai dernier pour dénoncer l’inaction climatique du gouvernement et le sabotage des propositions de la Convention citoyenne pour le climat. Acculée après la faillite d’AREVA, le scandale URAMIN et les déboires d’EDF sur ses chantiers de construction d’EPR, elle a trouvé dans l’argument climatique le nouveau moyen d’assurer sa pérennité et son emprise.
Le spectacle a de quoi être déconcertant.
Alors que le mouvement écologiste s’est construit dans les années 1970 en France contre l’essor de l’industrie nucléaire, nous voyons cette dernière tenter aujourd’hui d’investir nos terrains de lutte. L’offensive est générale. Elle se fait à grands coups de campagnes publicitaires avec le soutien de plusieurs élus et d’influenceurs, et d’attaques virulentes sur les réseaux sociaux contre les critiques de l’énergie nucléaire.
L’enjeu est de taille : tenter de faire basculer l’opinion publique pour rendre acceptable la construction de nouveaux réacteurs, en utilisant comme fer de lance leurs faibles émissions de CO2. (...)
Le nucléaire pour sauver le climat ? Le croire est au mieux une illusion techniciste, au pire une terrible hypocrisie. Si la filière nucléaire tente plus que jamais de se repeindre en vert, cela n’a rien d’un souci sincère ou vertueux. C’est le fruit d’un choix stratégique et foncièrement politique.
La filière sait qu’elle joue sa survie en vantant ses faibles émissions de CO2, au moment où des centaines de milliers des personnes ont repris la rue le 9 mai dernier pour dénoncer l’inaction climatique du gouvernement et le sabotage des propositions de la Convention citoyenne pour le climat. Acculée après la faillite d’AREVA, le scandale URAMIN et les déboires d’EDF sur ses chantiers de construction d’EPR, elle a trouvé dans l’argument climatique le nouveau moyen d’assurer sa pérennité et son emprise.
Le spectacle a de quoi être déconcertant.
Alors que le mouvement écologiste s’est construit dans les années 1970 en France contre l’essor de l’industrie nucléaire, nous voyons cette dernière tenter aujourd’hui d’investir nos terrains de lutte. L’offensive est générale. Elle se fait à grands coups de campagnes publicitaires avec le soutien de plusieurs élus et d’influenceurs, et d’attaques virulentes sur les réseaux sociaux contre les critiques de l’énergie nucléaire.
L’enjeu est de taille : tenter de faire basculer l’opinion publique pour rendre acceptable la construction de nouveaux réacteurs, en utilisant comme fer de lance leurs faibles émissions de CO2. (...)
en période de stress hydrique, où trouver l’eau nécessaire au refroidissement sans entrer en concurrence avec d’autres usages ?
Avec la montée du niveau des océans, comment construire des centrales sur des littoraux ?
Elle est extrêmement polluante. (...)
Réduire ses impacts environnementaux à ses seules émissions de CO2, c’est se voiler la face sur la pollution des mines d’uranium, qui contamine des territoires entiers. À l’autre bout de la chaîne, des centaines de milliers de tonnes de matières et déchets radioactifs s’accumulent dans des hangars, dans les sous-sols et débordent bientôt des piscines. Les pires déchets ultimes, radioactifs durant des centaines de milliers d’années n’ont aucune solution de gestion satisfaisante à ce jour, ni à Bure en France ni ailleurs.
On ne peut pas vouloir sauver le climat dans les dix prochaines années en léguant aux générations futures des déchets radioactifs pour cent mille ans. Et que dire de la pollution des terres en cas d’accident ?
Elle est trop chère : depuis plusieurs années déjà, le coût de l’énergie nucléaire (en hausse) est bien supérieur à celui des énergies renouvelables (en baisse constante). (...)
le nucléaire verrouille toute possibilité d’une transition énergétique systémique, alors que des scénarios avec 100% d’énergies renouvelables sont crédibles même l’AIE et RTE le disent dans leur dernier rapport.
En dépit de l’opération de séduction agressive qu’elle mène sur le thème de « l’énergie décarbonée meilleure amie du climat », l’industrie nucléaire n’est pas à la hauteur ! Nous ne sommes pas dupes de cette manœuvre. (...)
Cela fait plus de cinquante ans que nos aînés le disent. Certains comme Vital Michalon ou Fernando Pereira l’ont même payé de leur vie. Partout où il s’impose, l’atome est incompatible avec la démocratie. Il s’étend par la violence et méprise les opinions des populations. Encore aujourd’hui, la manière dont le nucléaire continue de s’implanter en France est inadmissible.
À Bure, contre le projet de poubelle nucléaire, les militant.e.s subissent une répression brutale, indigne d’un Etat de droit. Des séries de perquisitions ont été menées, des manifestations ont été interdites, et 7 militant.e.s passeront en procès les 1, 2 et 3 juin pour « association de malfaiteurs ». Ils risquent plusieurs années de prison alors que leur dossier judiciaire est vide comme l’ont révélé plusieurs enquêtes journalistiques. Le 29 juin, 34 activistes de Greenpeace doivent être jugés à Valence pour le démontage symbolique de la centrale de Tricastin. En 2020, des dizaines d’activistes climatiques ont été poursuivis par un bureau de lutte anti-terroriste pour avoir décroché symboliquement des portraits de Macron.
Lutter contre les changements climatiques et contre le nucléaire, c’est se battre pour dépasser un système productiviste, extractiviste et néo-colonial, où le mythe de « l’énergie bon marché » s’accompagne du pillage des ressources et de la dévastation des écosystèmes et des sociétés des pays des Suds et des zones vues comme « périphériques ». Total s’arrange avec la junte militaire en Birmanie, Orano fait son business au Niger et ferait des délits d’initiés en Namibie avec Uramin.
Sortons de l’ambiguïté : en finir avec le nucléaire, énergie du vieux monde, est une condition pour aller vers des scénarios de transition écologique, énergétique et démocratique profonde et construire des futurs désirables.