
"L’hiver fait déjà peur”, “risque de blackout généralisé”… Tels sont les grands titres des médias belges depuis plusieurs semaines.
Sur sept réacteurs nucléaires, qui représentaient 55% de l’électricité en 2013, quatre sont aujourd’hui à l’arrêt. (...)
Toutes ces défaillances du parc nucléaire, ajoutées à l’arrêt provisoire de Tihange 1 pour révision décennale, amputent la Belgique de 50% de sa production électro-nucléaire. Les Belges retiennent leur souffle face au risque de “blackout” ou de coupures massives d’électricité à l’approche de l’hiver et d’éventuels grands froids.
Quelle solution a donc été envisagée ? Rien moins que de revenir sur la loi de sortie nucléaire, votée en 2003, qui prévoyait une sortie complète du nucléaire d’ici 2025 et notamment la fermeture de deux réacteurs en 2015, ceux de Doel 1 et 2 qui atteindront 40 ans.
Comment ? En décidant de manière arbitraire et contre toute logique économique et de sûreté de prolonger de quelques années (2, 3 ou 10 ans…) la durée de vie de ces vieux réacteurs. C’est ce qu’a voulu dénoncer Greenpeace Belgique ce mercredi en bloquant pendant plusieurs heures l’entrée du siège du gouvernement à Bruxelles. La Belgique se retrouve pieds et poing liés et n’a que très peu de marge de manœuvre.
Mais en France, qu’en est-il ? Un scénario à la Belge est-il possible avec notre parc vieillissant et “standardisé” ?
Toutes les conditions sont réunies pour que nous soyons confrontés aux mêmes problèmes… (...)
Après Fukushima, le Japon s‘est retrouvé dans une situation très difficile. Puis ça a été au tour de la Belgique d’être confrontée à ce qu’on nomme l’ “effet falaise”. La France aurait dû en tirer les leçons. Malheureusement, elle n’est pas prête et comme la Belgique en 2014, elle prie pour que l’hiver 2015 ne soit pas trop rude.