
Le nucléaire est une énergie intermittente : 24 réacteurs sont à l'arrêt en ce moment. Elle est vieillissante : 17 réacteurs ont plus de 40 ans.
De plus, on n'a pas d'uranium en France. Donc ce n'est pas vrai qu'on est indépendant.#MelenchonThinkerView #Thinkerview pic.twitter.com/wluGat1oDh
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) March 28, 2022
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Dans un contexte de flambée des prix de l’énergie et de campagne présidentielle, près de la moitié des réacteurs nucléaires français sont actuellement à l’arrêt.
Dans certains cas, cela s’explique par des phases de maintenance, planifiées depuis des années et parfois reportées avec la crise du Covid-19.
D’autres installations font, elles, l’objet de réparations après la détection de petites défaillances.
Le sens du (mauvais) timing.
Une large partie des centrales nucléaires françaises se retrouvent, de manière simultanée, à l’arrêt. 24 des 56 des réacteurs du parc hexagonal, soit près de la moitié, ne produisent ainsi pas d’électricité. Un nombre historiquement élevé en ce début de printemps. Mais comment l’expliquer ?
Des travaux programmés, parfois repoussés par le Covid-19 (...)
De petites anomalies
En outre, de potentielles anomalies ont été détectées dans certaines infrastructures, en entraînant l’arrêt provisoire. Il s’agit notamment de traces de corrosion sur la tuyauterie. "On cherche à voir s’il y a des microfissures, d’éventuelles imperfections dans l’assemblage", note Olivier Szwedek, chef du pôle d’analyse des matériaux du laboratoire Lidec. Dans le pire des cas, si ces microfissures progressent fortement, cela peut créer une fuite. Par conséquent, si une pièce est défectueuse, il faut immédiatement la remplacer. Outre le réacteur 3 de Chinon - où le circuit affecté est celui de refroidissement en cas d’urgence -, deux de la centrale nucléaire de Chooz (Ardennes), un de Penly (Seine-Maritime) et deux de la centrale de Civaux (Vienne) sont concernés par ce soucis.
En parallèle, d’autres dysfonctionnements interviennent ponctuellement, comme à Gravelines en décembre dernier. Le réacteur n°1 s’était alors arrêté en urgence, en raison d’une anomalie électrique sur une ligne à très haute-tension du site. Il n’avait pas être redémarré immédiatement, un autre problème ayant été détecté dans la foulée, cette fois sur un capteur de niveau d’eau d’un générateur de vapeur. (...)
Tous ces facteurs fragilisent nettement la production d’électricité en France, largement dépendante du nucléaire (pour plus de 70%). Cela explique que, depuis le mois de novembre dernier, la France se trouve fréquemment en situation d’import d’électricité alors qu’elle est traditionnellement exportatrice (...)
Dans l’état actuel des choses, ces perturbations pourraient entraîner des tensions à l’hiver 2022, a prévenu lundi Commission de régulation de l’énergie (CRE). "Il y a urgence et chacun doit s’y mettre", martèle Jean-François Carenco, son président, dans les colonnes des Échos. "Il faut économiser du gaz et de l’électricité en France dès maintenant sinon cela pourrait mal se passer l’hiver prochain", estime-t-il, invitant chacun à faire des efforts, "les industriels, le tertiaire, les bâtiments publics mais aussi chacun d’entre nous, que ce soit en baissant le chauffage, la climatisation, les lumières". "On a un défi industriel historique pour la filière", conclut Régis Clément.