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Basta !/Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire et directeur du laboratoire de la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad).
Le nucléaire est-il une énergie verte ?
#nucleaire
Article mis en ligne le 7 mars 2023
dernière modification le 6 mars 2023

« Dès que l’on parle d’énergie nucléaire, on est confronté à des problèmes de désinformation. L’affirmation selon laquelle le nucléaire serait une ’’énergie verte’’ le prouve », explique Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire, dans cette tribune.

C’est d’ailleurs en réaction à ce problème que la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad) a été créée en 1986, au moment de la catastrophe de Tchernobyl. Les travaux menés par l’association ont permis de montrer à quel point les autorités françaises n’ont pas été capables de mesurer correctement le niveau de contamination du territoire français à ce moment-là, ni d’informer correctement ni de protéger la population. (...)

36 ans plus tard, hélas, ce problème de désinformation persiste (...)

Dans une centrale nucléaire, l’énergie dégagée par les réactions de fission est utilisée pour chauffer de l’eau et produire de la vapeur qui actionne les turbines de générateurs électriques. Mais les deux tiers de cette énergie partent dans l’environnement sous forme de chaleur. Les centrales nucléaires contribuent ainsi directement au réchauffement de la planète. EDF reconnaît que plus de 50 % de l’augmentation de la température de l’eau du Rhône ces dernières décennies est attribuable aux rejets des centrales électronucléaires situées en amont.

L’impact de la production nucléaire sur les ressources en eau est par ailleurs considérable, en raison notamment des prélèvements effectués pour le refroidissement des centrales, mais aussi dès les activités d’extraction de l’uranium, avec un épuisement de certaines ressources ainsi que leur contamination radiologique et chimique comme c’est le cas à Arlit au Niger. (...)

Rejets d’éléments radioactifs (...)

En France, des millions de personnes boivent de l’eau qui contient un des éléments radioactifs rejetés par les centrales, le tritium.

Les réactions de fission produisent des matériaux hautement radioactifs qui n’existaient pas à la surface de la Terre il y a un siècle. Les combustibles irradiés sont envoyés à l’usine de retraitement de la Hague qui est une des installations nucléaires les plus polluantes de la planète. (...)

À chaque étape, de la mine d’uranium jusqu’à l’usine de retraitement, des travailleurs et des populations riveraines sont exposés à des rayonnements ionisants et donc à une augmentation des risques de cancer et d’autres pathologies.
L’insoluble question des déchets radioactifs (...)

Dans l’Hexagone, les activités d’extraction de l’uranium ont produit plus de 50 millions de tonnes de résidus radioactifs, qui ne sont pas confinés. Ils ont été déversés en vrac dans d’anciennes carrières, gravières, fond de vallée. Les écoulements contaminés polluent régulièrement telle rivière dans le département de la Loire, telle prairie en Haute-Vienne, etc. (...)

Il est prévu d’enfouir les déchets extrêmement radioactifs issus du retraitement à plus de 500 mètres de profondeur. Mais ce projet (installation CIGEO) pose des problèmes de sûreté non résolus.

Et à tous ces déchets s’ajoutent ceux issus du démantèlement des installations nucléaires qui représentent des quantités colossales de déchets radioactifs. (...)

« La possibilité d’une catastrophe nucléaire ne peut pas être exclue » (...)