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Le Monde
Le négationniste français Vincent Reynouard interpellé en Grande-Bretagne
#négationisme #VincentReynouard
Article mis en ligne le 15 novembre 2022
dernière modification le 14 novembre 2022

Condamné plusieurs fois pour avoir nié l’existence des chambres à gaz ou le massacre d’Oradour-sur-Glane, il a été placé en détention avant une éventuelle extradition.

C’est une figure de l’ultradroite que les autorités britanniques ont interpellée, jeudi 10 novembre en Ecosse, au cours d’une opération menée dans la plus grande discrétion et à l’initiative de la justice française. Vincent Reynouard, 53 ans, condamné à de multiples reprises pour ses thèses négationnistes, a été présenté à un juge d’Edimbourg avant de refuser son extradition et d’être emprisonné en attendant que les autorités judiciaires britanniques statuent sur son sort.

L’enquête a commencé par la découverte, vendredi 21 août 2020, de tags sur la façade du Centre de la mémoire d’Oradour-sur-Glane, une localité de la Haute-Vienne dont 643 habitants ont été assassinés par une unité de la division SS Das Reich alors en pleine retraite, le 10 juin 1944. Le terme de « village martyr » figurant sur le bâtiment avait été barré à la bombe de peinture et les formules « menteur » ou « à quand la vérité » avaient également été taguées. Parmi les inscriptions, les enquêteurs avaient notamment relevé une référence très directe au négationniste interpellé en Ecosse : « Reynouard a raison. » (...)

Un important travail de fond est alors mené par la section de recherches de Limoges, qui multiplie les investigations : analyse de la peinture, minutieuse enquête sur la téléphonie… Mais, en l’absence d’éléments déterminants, l’enquête va se focaliser sur la référence opérée par les tags : Vincent Reynouard.

Cet ingénieur de formation, qui se revendique du national-socialisme, fut en son temps le premier enseignant révoqué pour négationnisme. Proche de la mouvance catholique intégriste et, parallèlement, des cercles néonazis européens, il a été condamné à plusieurs reprises, tant en France qu’en Belgique, où il s’était expatrié, pour « apologie de crimes de guerre et contestation de crimes contre l’humanité ». (...)

« Réfugié », selon ses proches, en Grande-Bretagne en 2015, il y postait sur les réseaux sociaux des vidéos exposant son quotidien de précepteur – sans oublier d’y développer ses thèses – et s’est distingué dans cet exil par un tweet posté le 19 février 2019 à l’occasion de son anniversaire, exhibant fièrement un buste d’Adolf Hitler offert par « des amis venus de France ».

Si les délits liés au négationnisme sont soumis en Grande-Bretagne à une législation bien plus souple qu’en France, l’obstacle à l’ouverture d’une enquête par les autorités locales a toutefois pu être levé grâce à une subtilité juridique : les autorités britanniques autorisent l’extradition de ressortissants étrangers lorsqu’ils ont fait, dans leur pays d’origine, l’objet d’une condamnation à un an de prison. (...)

Lire aussi :

 Qu’est-ce que le négationnisme ? (dossier de l’observatoire du conspirationnisme)