Annoncée depuis plusieurs années, la menace d’extinction du guépard se précise. L’animal, qui a besoin de vastes territoires, supporte mal le rétrécissement et la fragmentation de son habitat. Une nouvelle étude estime le nombre d’individus à 7.100. Elle montre aussi l’efficacité des mesures de protection.
Trois associations, ZSL (Zoological Society of London), WCS (Wildlife Conservation Society) et Panthera, viennent de boucler une étude soigneuse sur les populations de guépards, Acinonyx jubatus. En 2014, les effectifs étaient estimés à 10.000, contre, grosso modo, 100.000 un siècle plus tôt (voir notre premier article, plus bas). En 2016, ils atteindraient environ 7.100, selon une équipe de biologistes, dont Laurie Marker (cliquez sur son nom pour lire le dossier qu’elle a réalisé pour Futura).
Ce chiffre est très faible. Il représenterait à peu près 9 %, selon les auteurs de l’article paru dans les Pnas, de son « niveau historique », c’est-à-dire avant qu’il ne commence à diminuer, pour beaucoup du fait des activités humaines. Pour ces biologistes, le risque d’extinction est bien réel et l’espèce devrait être reclassée dans la Liste rouge de l’UICN, pour passer de « Vulnérable » à « En danger ». (...)
Les guépards manquent de territoires et de proies
Le guépard, animal farouche, est difficile à observer. Ses populations sont mieux connues dans les zones protégées mais 77 % des individus vivent en dehors d’elles. Les contraintes qui pèsent sur les populations de guépard sont nombreuses. (...)
Les auteurs soulignent l’efficacité des zones protégées. Les taux de survie sont très différents à l’intérieur et à l’extérieur. Le guépard fait ainsi partie des animaux devenus très dépendants de la protection offerte par les sociétés humaines. La méthode de l’étude, expliquent les biologistes qui l’ont conduite, mériterait d’être appliquée à d’autres espèces à risque.