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Le grec ancien, une éternité de cerveau disponible
Article mis en ligne le 17 février 2018

Quoi de plus urgent entre deux mails et un tweet que de s’intéresser au grec ancien ? Le livre d’Andrea Marcolongo, « La Langue géniale, 9 raisons d’aimer le grec », est un étonnant succès de librairie. Plus que de nostalgie, c’est de liberté et d’amour qu’il traite.

Février 2018 : best-seller en Italie –et ailleurs (traduit en dix-sept langues)– La Langue géniale, 9 bonnes raisons d’aimer le grec, s’installe dans les librairies françaises, grâce aux « Belles Lettres », éditeur spécialisé dans les classiques grecs (en jaune) et latins (en rouge). Des générations de lycéens et d’étudiants ont sué avec ces « Budés ». Des générations qui se font rares. Au collège et lycée, les langues mortes, ces « humanités », disparaissent.

Andrea Marcolongo est italienne, de culture latine. Je l’ai interviewée à l’écrit et en anglais. Son livre, traduit en français par Béatrice Robert-Boissier, parle du grec ancien, langue née de l’indo-européen. Écrire cet article est donc s’inscrire dans un très long chemin de langages morts, mêlés, modifiés, parlés, exportés, écrits, vivants.

Plusieurs siècles d’énigmes. En lisant La Langue géniale, j’ai compris (...)

Au commencement était l’étude du grec, cette souffrance du lycéen. Cette langue nous échappe grandement, pas seulement parce qu’elle est « morte », mais parce que notre langue, aujourd’hui, résultat d’une longue évolution, a gagné en efficacité (du moins dans notre manière de l’utiliser au quotidien), ce qu’elle a perdu en nuances. Nous ne lisons ni ne comprenons le grec parce que nous ne parvenons plus à le penser.

Or, explique Andrea, cette langue est géniale. En la découvrant, elle en est peu à peu tombée amoureuse. D’un amour non exclusif –qui se partage. D’un amour sourd, muet, avec la certitude de ne jamais pouvoir le parler (...)