
Impératifs de rentabilité, charge de travail accrue, recours massif à la sous-traitance : la situation des salariés n’est pas favorable à une sûreté optimale des centrales françaises.
Immanquablement, la catastrophe nucléaire en cours au Japon a relancé le débat sur la sûreté des 58 réacteurs français. (...)
S’il a beaucoup été question de l’incidence des inondations ou des séismes, le facteur humain est lui aussi crucial pour garantir la fiabilité des installations atomiques. Survenu il y a exactement vingt-cinq ans, l’accident de Tchernobyl (lire ci-contre) était entièrement imputable à une erreur humaine. (...)
Située au bord de l’estuaire de la Gironde, la centrale du Blayais a elle aussi été touchée par des drames similaires. Fin janvier 2009, une cadre ingénieur a tenté de mettre fin à ses jours en ingérant des médicaments. La scène s’est déroulée dans les locaux de la centrale. En décembre 2009, un ingénieur de la radioprotection a menacé de se suicider. Dépêché sur les lieux, l’inspecteur du travail de l’ASN a aussitôt demandé une expertise de son service.
Il est difficile d’établir jusqu’à quel point de mauvaises conditions de travail poussent au suicide. Néanmoins, plusieurs « syndromes de stress post-traumatique » imputables au travail ont été détectés par les médecins des centrales. « En dix ans, j’ai vu la situation considérablement se dégrader, confiait l’un d’eux en 2008.(...)
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