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Le gouvernement prépare un plan d’austérité historique en matière de dépenses de santé
Article mis en ligne le 2 mars 2014
dernière modification le 27 février 2014

Le journal Les échos du 18 février nous annonce le projet que prépare le gouvernement Hollande/Ayrault en matière de réduction drastique des dépenses de santé. Principal poste de dépenses visées par le plan d’économies gouvernemental de 50 milliards d’euros à l’horizon 2017, les dépenses de santé – 185 milliards d’euros par an- sont une nouvelle fois dans le collimateur.

Déjà fortement affectées par 10 années de plans d’économies aveugles qui se sont traduites par une explosion du reste à charge pour les assurés sociaux et par une asphyxie de l’hôpital public, les dépenses de l’assurance maladie ne devraient pas dépasser 2 % par an entre 2015 et 2017. Bien que la progression des dépenses soit devenu systématiquement inférieure à l’ONDAM (l’objectif d’évolution des dépenses d’assurance maladie votée par le Parlement), le gouvernement estime qu’il y a lieu d’aller beaucoup plus loin et de viser un progression maximale des dépenses remboursées de 1,75%.Que l’on ne s’y trompe pas, c’est un “tour de vis historique”.

Rappelons que l’augmentation des dépenses de santé ne tient nullement à l’incurie de l’assurance maladie et encore moins au comportement irresponsable des assurés sociaux. Les facteurs d’augmentation ds dépenses de santé sont avant tout socio-démographiques : vieillissement de la population, techniques : mise sur le marché de nouveaux traitements innovants donc plus coûteux, économiques : effet prix lié au rattrapage de l’inflation ou à l’augmentation des honoraires des professionnels de santé… Précisons en outre que les 2/3 des dépenses de santé concernent une minorité des patients admis en affection longue durée, autrement dit des malades souffrant d’affections graves, durables et hautement invalidantes et qui bénéficient (encore) d’une prise en charge quasi-intégrale de leurs dépenses de soins. Enfin, les plus pauvres bénéficient de la CMU qui garantit un panier de soins a minima pour ceux qui n’ont aucune ressource.

Les mesures d’économies annoncées ne seront pas décidées avant avril et le gouvernement s’est engagé à ne pas diminuer le montant des remboursements des assurés. Comment le croire ? (...)

Les économies ne pourront être trouvées qu’à travers un nouveau déremboursement des dépenses de santé pour le plus grand nombre, ce qui touchera durement les assurés sociaux “trop pauvres pour être riches et trop riches pour être pauvres”, ne bénéficiant ni d’une complémentaire santé généreuse ni du bénéfice de la CMU. (...)

L’UFAL fait de l’accès à la santé pour tous l’un des points d’ancrage de sa revendication militante. Notre mouvement est bien sûr favorable à une réforme de notre système de santé. Mais nous estimons qu’elle doit passer avant tout par le renforcement de l’assurance maladie et la sanctuarisation de l’hôpital public. De même nous estimons urgent de sortir du carcan de l’exercice libéral de la médecine et de jeter les bases d’une médecine salariée de haut niveau alliant prévention et renforcement du rôle social des praticiens et qui s’exercerait dans un cadre expurgé des réflexes corporatistes et des ordres professionnels réactionnaires. (...)