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Le génie Indien qui parlait à Dieu à travers les maths
Article mis en ligne le 20 mars 2021
dernière modification le 19 mars 2021

L’histoire incroyable de Srinivasa Ramanujan, un jeune indien qui révolutionna les mathématiques au début du XXe siècle pour qui les équations étaient une ligne directe avec le divin.

si Turing et Hawking ont sans aucun doute mérité leurs statues de marbre dans le Hall of Fame scientifique au fil de leurs découvertes, le sujet de ce film, Srinivasa Ramanujan, appartient à une toute autre catégorie. Celle du génie pur, incompréhensible, unique, vertigineux. Ramanujan, qui vécut à l’aube du XXe siècle, est le Rimbaud des mathématiques : autodidacte, échappant à toute catégorisation, il est encore aujourd’hui considéré par ses pairs comme un merveilleux et éphémère accident, qui interroge profondément sur le rapport entre science et métaphysique et ébranle toutes les certitudes que l’on peut avoir sur les vertus de l’éducation moderne.

Car Ramanujan, joué par Dev Patel (Slumdog Millionnaire), n’aurait jamais dû apparaître sur la frise chronologique des mathématiques modernes. Il naît en 1887 à Erode, dans le Tamil Nadu indien, d’une famille de brahmanes pauvres. Pas vraiment le chemin le plus court vers Cambridge. Après avoir suivi (et excellé dans) les cours de l’école primaire locale et développé un intérêt pour les nombres, il se procure à 11 ans son premier manuel, La Trigonométrie plane de S.L. Loney, qu’il épuise en deux ans. A 16 ans, un ami lui prête l’ouvrage qui enflammera définitivement son étincelle de génie : Synopsis of Elementary Results in Pure Mathematics de S. Carr. Le livre contient pas loin de 6000 théorèmes sans démonstration ; Ramanujan les résout et se plonge dans la foulée dans les nombres de Bernoulli, une suite de nombres rationnels, et la constante d’Euler-Mascheroni, qu’il explore jusqu’à la quinzième décimale. Il a alors 17 ans, est capable de calculer de tête des listes décimales de Pi et ses camarades d’école avouent qu’ils « le comprennent rarement ». Il entre ensuite, en 1904, au Government College de Kumbakonam grâce à une bourse d’études, qu’il perd l’année suivante faute d’avoir bossé autre chose que les maths. (...)