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France TV Info
"Le droit n’est pas respecté" : pourquoi les Centres de rétention administrative français sont pointés du doigt par une association de défense des étranger
#CRA #MesnilAmelot #cimade
Article mis en ligne le 3 mars 2023

La Cimade dénonce le non-respect de leurs droits, et les conditions d’enfermement de ces personnes que l’administration française veut expulser. Nous avons pu visiter, aux côtés d’une élue, le Centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot, en Seine-et-Marne.

Elle fait valoir son droit de visite parlementaire. Esther Benbassa, sénatrice écologiste non-inscrite, est venue sonder les personnes retenues au centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot, en Seine-et-Marne. Soutenus par plusieurs députés et sénateurs, les juristes de la Cimade, association de défense des étrangers, ont choisi de se retirer de ce CRA. "Il paraît que la nourriture n’est pas suffisante ?", demande l’élue. "Ce n’est pas suffisant et on ne peut pas en ramener avec nous dans la cellule, explique un étranger, retenu dans le CRA. On ne peut même pas faire rentrer du café ou du sucre. Quand je suis arrivée, je faisais 84 kilos, là, je suis à 60 et quelques." (...)

Cette question de la restauration crée "des tensions et des bagarres tous les jours", raconte l’étranger qui alerte sur l’hygiène : "Vous pouvez aller voir, je vous montre les toilettes, mais je ne rentre pas. Vous avez peur, c’est un film d’horreur !" "En fait, c’est bouché tous les jours", explique le commissaire. (...)

"Notre mission n’a plus de sens"

Mais dans ce centre - au-dessus duquel passent sans cesse les avions de Roissy - la Cimade dénonce aussi la présence de personnes normalement protégées par la loi, comme une Malienne, en France depuis huit ans, et mère de deux enfants nés sur le sol français : "Je dois partir sans mes enfants, une fille de 8 ans et une fille de 7 ans. Ce n’est pas normal ! La Dass me les a récupérés parce que je suis en situation régulière et en même temps, la juge m’a ordonné de quitter le territoire." (...)

Des situations inacceptables pour la Cimade. "Les préfectures n’examinent plus du tout la situation des personnes avant de leur délivrer une Obligation de quitter la France (OQTF) parce qu’ils ont l’aval d’un gouvernement qui est obsédé par faire du chiffre et qui veut délivrer des OQTF, dénonce Louise Lecaudey, responsable régionale de la Cimade au CRA du Mesnil-Amelot. On estime que vraiment, notre mission n’a plus de sens parce que le droit n’est pas respecté ici."