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Mediapart
Le coût de la rentrée universitaire s’envole et inquiète les organisations étudiantes
#etudiants #inégalités #précarité
Article mis en ligne le 18 août 2023
dernière modification le 16 août 2023

À travers leurs deux baromètres annuels respectifs, les deux principales organisations étudiantes la Fage et l’Unef alertent sur la hausse importante du coût de la rentrée universitaire, dans un contexte d’inflation généralisée.

À travers leurs deux baromètres annuels respectifs, les deux principales organisations étudiantes la Fage et l’Unef alertent sur la hausse importante du coût de la rentrée universitaire, dans un contexte d’inflation généralisée. (...)

Les deux principales organisations étudiantes sont au diapason. Étudier coûte de plus en plus cher, alertent la Fage et l’Unef, un mois avant la rentrée universitaire. Les chiffres sont éloquents et témoignent – entre autres – des effets de l’inflation sur une population déjà fragilisée (voir les méthodologies employées en boîte noire).

Dans son baromètre annuel publié le 16 août, la Fédération des associations générales étudiantes (Fage) estime qu’un étudiant non boursier devra s’acquitter pour sa rentrée de 3 024 euros en moyenne en septembre 2023, contre 2 889 euros l’an dernier, soit une hausse de 4,68 %.

Le constat dressé par la Fage rejoint celui de l’Union nationale des étudiants de France (Unef). Elle estime, dans son enquête annuelle publiée en début de semaine, que le coût de la vie étudiante augmente de 6,47 % pour cette rentrée 2023 par rapport à l’année dernière. (...)

La Fage note une disparité régionale puisque la rentrée étudiante coûtera en Île-de-France 3 596 euros contre 2 972 euros en dehors. Cette augmentation est en partie « poussée par une hausse de 8,8 % des frais de vie courante sur un an », relève la Fage. Ces frais recouvrent : loyer et charges locatives, alimentation, loisirs, transports, téléphonie et internet, vêtements et produits d’hygiène et d’entretien. (...)

Selon l’Unef, en 2023, le loyer moyen s’élève à 570,60 euros. Il demeure le premier poste de dépense des étudiants, « avec une part représentant 60,58 % du budget mensuel moyen ». L’organisation dénonce une augmentation pernicieuse du coût du logement dans les résidences gérées par le Crous. (...)

Les frais d’alimentation connaissent eux aussi une augmentation de plus de 15, 34 % en un an (...) « Un repas équilibré et nutritif autrefois accessible devient désormais un luxe »… (...)

Des propositions variées pour lutter contre la précarité étudiante (...)

Invitée sur France Inter le 16 août, la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche Sylvie Retailleau a défendu son action sur ce point précis et répondu aux deux organisations. Elle a promis d’annoncer « au début de cette année universitaire le calendrier, le plan, pour avoir une réforme structurelle des bourses ». Avant de reconnaître que ce « modèle est à bout de souffle et n’est plus représentatif ».

Pour l’Unef, « le gouvernement se contente de mettre des pansements sur une plaie ouverte » et ne parvient pas à contenir « l’explosion d’une précarité étudiante majeure ». Pour le syndicat, « l’augmentation du coût de la vie étudiante est liée à l’inflation mais également à un gouvernement qui ne fait qu’aggraver la situation en enchaînant des mesures inefficaces liées à un discours méprisant et infantilisant ». (...)

Les deux organisations réclament, entre autres, un gel des loyers et charges locatives des résidences Crous, des constructions de logement à destination des étudiant·es, et l’encadrement des loyers dans les agglomérations sous tension.

Elles plaident pour la suppression totale des droits différenciés pour les étudiant·es extra-communautaires, particulièrement précaires, et un accès aux bourses sur critères sociaux. La Fage demande aussi que les aides sociales ne soient plus « familiarisées », c’est-à-dire calculées sur les revenus des parents.

L’Unef réclame une allocation d’autonomie d’un montant équivalent au seuil de pauvreté, soit 1 110 euros par mois. La Fage aimerait que chacun·e ait accès à une bourse qui lui permette de vivre dignement « au-dessus du seuil de pauvreté ». Cela pour sortir de cette fatalité de la précarité des étudiant·es.