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Le « coup de massue » du gouvernement contre l’agriculture bio
Article mis en ligne le 12 mars 2015

L’agriculture bio, victime de l’austérité ? Les aides financières au maintien à la production biologique ont baissé de 25%. C’est ce qu’indique l’arrêté du 27 février 2015 publié au Journal officiel par le ministère de l’Agriculture. Des aides versées, au passage, avec trois mois de retard !

Ces coupes interviennent alors que le gouvernement annoncent un doublement des surfaces cultivées en bio en France d’ici 2017 – en passant de 1 à 2 millions d’hectares, soit de 4 à 8 % de la surface agricole utile. Dans un communiqué, la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab), les Chambres d’agriculture, le syndicat Synabio et l’Union de Coopératives agricoles (Coop de France) dénoncent un véritable « coup de massue ». « Ce signal politique est incohérent pour une agriculture qui concilie production-alimentaire de qualité et respect de l’environnement et qui est au cœur de l’agro-écologie pourtant si chère à notre ministre », écrivent-ils [1].

Le ministère de l’Agriculture se défend de chercher à baisser les aides à la production biologique [2]. (...)

Le ministère de l’Agriculture justifie ces diminutions par le besoin de maintenir les aides allouées à la « conversion », considérées comme une « priorité » par le gouvernement. Avec l’entrée en vigueur cette année de la nouvelle politique agricole commune, le ministère précise que « tous les agriculteurs qui se convertissent seront aidés dans toutes les régions. Sur l’aide au maintien, la possibilité d’un ciblage sera laissée » à celles-ci. Pas de quoi rassurer les associations comme la filière bio : « De nombreuses régions […] n’ont pas attribué les moyens suffisants pour les aides au maintien, voire les aides à la conversion. […] Les producteurs bio seront encore dépendants d’arbitrages budgétaires, avec la seule garantie de l’incertitude ! », estime la Fnab. Difficile dans ces conditions de structurer des filières biologiques, leviers incontournables d’une transition agro-écologique réussie.