
La vérité historique crie victoire : ce qu’il reste du poète Pablo Neruda sera finalement bien exhumé, suite à l’ordre du juge d’instruction, et ce, au mois d’avril prochain. Il s’agit de déterminer si le poète a été l’une des victimes du régime de Pinochet, et s’est fait assassiner, contrairement à ce que raconte la légende. Officiellement, sa mort serait due à un cancer.
Il est vrai que le poète et diplomate souffrait depuis de nombreuses années, mais cette mort naturelle est remise en cause, notamment par la thèse d’un empoisonnement, lancé en 2009. Aujourd’hui enterré aux côtés de sa troisième épouse, Matilde Urrutia, dans la cour de leur maison transformée en musée, dans la ville d’Isla Negra, le corps du poète devra subir une autopsie pour déterminer les raisons réelles de son décès.
Mi-2011, l’information avait explosé, après le dépôt de plainte des anciens camarades du parti communiste. Ces derniers avaient vivement réagi aux révélations de l’ancien chauffeur de Neruda, Manuel Araya, qui assurait alors que la mort du poète avait été causée par une injection létale, sur ordre de Pinochet.
Manuel Araya, assistant du poète, a eu beau se faire traiter de chauffeur, dans une tentative pour le décrédibiliser, il n’en a pas moins fait voler en éclat les certitudes du Chili, dans des déclarations faites en décembre 2011. « Pablo Neruda disposait d’une grande influence dans le monde. Il voulait appeler les intellectuels et les présidents du monde à l’aider dans sa volonté de restaurer la démocratie dans le monde. »
En 1973, Pinochet prend les commandes du Chili, dans un coup d’État militaire et douze jours plus tard, Neruda, l’un des intellectuels du pays qui soutenait Salvadaor Allende, en poste avant l’intervention de Pinochet, trouve la mort. (...)