Dans un rapport publié mardi, l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) révèle que les catastrophes liées au changement climatique sont l’une des "causes principales" du trafic d’êtres humains. Poussant les habitants de zones affectées à fuir dans l’urgence, ces événements les privent de moyens de subsistance et les rendent ainsi plus vulnérables aux trafics.
C’est une double peine. Les catastrophes environnementales liées au changement climatique mettent en péril les habitations, la santé et le travail de millions de personnes. Mais, pire, elles les exposent aussi à de plus grands risques d’exploitation par des groupes criminels.
(...) L’organisation onusienne a rédigé ce rapport en se basant sur la collecte des données de 141 pays sur la période 2017-2020 et l’analyse de 800 affaires judiciaires.
Outre les cas de traite d’êtres humains liés aux conflits et notamment à la guerre en Ukraine, les auteurs soulignent, qu’au cours des années à venir, "des régions entières vont devenir inhabitables", ce qui "affecte de manière disproportionnée" les communautés pauvres vivant essentiellement de l’agriculture ou de la pêche. (...)
Rien qu’en 2021, les catastrophes climatiques ont provoqué le déplacement interne de plus de 23,7 millions de personnes, tandis que de nombreux autres ont dû partir à l’étranger.
Parmi les catastrophes climatiques ayant provoqué d’importants déplacements de population, le rapport de l’ONUDC cite les typhons dévastateurs qui ont frappé les Philippines, ou encore le Bangladesh, particulièrement exposé aux cyclones et tempêtes. (...)
Dans son rapport, l’ONUDC pointe aussi les risques que présentent les zones de conflit, comme l’Ukraine pour les victimes d’exploitation humaine. (...)
en raison des restrictions sanitaires, certaines formes de trafic, notamment l’exploitation sexuelle, se sont en outre déplacées vers "des endroits moins visibles et encore moins sûrs".