Dimanche 20 janvier, le collectif de sorcières était bien décidé à troubler la « Marche pour la vie ». Certaines ont exceptionnellement accepté de répondre à nos questions.

Dimanche 20 janvier, la 13e « Marche pour la vie » réunie chaque année les militants contre le droit à l’avortement. 50 000 personnes selon les organisateurs et 7 400 selon la police se sont déroulées dans le 16e arrondissement de Paris. Parmi leurs mots d’ordre, le maintien de la « clause de conscience », permettant à certains médecins de refuser d’intervenir volontaire (IVG), pourtant légal depuis 44 ans en France.

En face, le « Sorcier Bloc Paris », collectif de sorcières anarchistes et féministes né en septembre 2017 lors du mouvement contre la loi Travail, invitait le même jour à un rassemblement afin de protester contre cette marche conservatrice. « On ne veut pas que les catholiques manifestent contre nos libertés, soit le droit à la parole. On ne veut pas laisser de terrain, jamais. (...)

L’objectif des sorcières ? Se rendre visible sur le parcours du collecteur anti-IVG et exprimer leur mécontentement au coup de pancartes et de slogans féministes. (...)

à bien des égards, la « Marche pour la vie » n’est pas sans rappeler le « Manif pour tous ». Présentée comme « apolitique et non confessionnelle », elle est en réalité organisée et financée par les réseaux de la droite catholique, soutenue par le pape et plusieurs évêques français (...)

Relayé par l’ Action Antifasciste Paris-Banlieue et plusieurs autres groupes antifascistes, l’appel « Bloc de la sorcière » réunit 100 et 200 personnes au métro Boissière. (...)

Malheureusement pour la sorcière Bloc, les policiers ont eux aussi répondu à l’appel : dès l’arrivée des premiers contre-manifestants à Boissière, des CRS sont déjà présents, ils ont l’intention de quitter les lieux sous peine d’être fait. Voyant arriver plusieurs voitures de CRS, la foule se remonte vers le Nord, espérant rejoindre la Porte Dauphine en passant par l’avenue Foch. Mais, bientôt, les téléphones mobiles, et bien préparés, rapidement, le cortège : nassée une première fois rue Paul-Valéry, la troupe se disperse en plusieurs petits groupes - éventuellement plus discrets. (...)

Ici et là, l’ambiance monte en température, entre les antifas et certains groupes d’extrême droite (...)

A Porte Dauphine, le service d’ordre anti-IVG, en partie géré par les identitaires et les autres militants d’extrême-droite, sont signalés aux suspects. Les pancartes défendantes sont généralement confisquées par la police. Présents sur place avec des affiches et du matériel de prévention, des membres d’ Act Up-Paris se confient à leurs pancartes et à leurs capotes - leur drapeau noir à triangle rose, facilement reconnaissable, sera même volontairement piétiné par un policier. (...)

Près du Louvre, les contre-manifestants convergent vers la vague féminine , branche française de la marche américaine, réunie le même après-midi. Devant le Conseil d’Etat, le « Bloc de la sorcière » fait enfin son apparition (...)