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Le bel avenir de l’Europe
Article mis en ligne le 22 juin 2013
dernière modification le 17 juin 2013

Assez de déprime ! L’Europe a l’avenir pour elle : elle est sur le chemin de la sobriété et de l’écologie, elle conserve une structure de protection solide et des convictions démocratiques. Mais elle est pour l’heure ligotée par l’oligarchie et par sa dépendance intellectuelle envers les Etats-Unis.

« L’Union européenne est un patrimoine de l’humanité, elle n’appartient plus aux seuls Européens. Chaque fois qu’ailleurs dans le monde on parle d’intégration régionale, on regarde vers l’Union » : ainsi parle Luis Inagnio Lula, le Brésilien (1). Que se produit-il d’exemplaire, à nouveau, dans l’Europe ? C’est qu’après s’être déchirée dans des guerres sanglantes et des abominations inhumaines, elle a su se retrouver et commencer à réaliser le rêve millénaire, issu de Rome, de l’union. Mais une union qui n’est pas uniforme, capable d’allier nations et cultures dans un projet commun tout en conservant l’identité de chacune, de fondre les identités « sans pour autant les confondre », comme le dit Umberto Eco (2).

L’Union européenne est la première puissance économique du monde, avec un PIB supérieur à celui des Etats-Unis. Elle attire plus d’étudiants étrangers que ceux-ci – 1,3 million contre 850.000 en Amérique du nord (3). Elle a élaboré un modèle de protection sociale unique au monde, et des services publics efficaces et le plus souvent indemnes de corruption.

Elle présente une qualité vitale pour l’avenir : elle consomme relativement peu d’énergie relativement à sa puissance économique, deux fois moins par habitant que les Etats-Unis (4). L’Europe possède un autre avantage : elle ne dispose quasiment plus de réserves d’énergie fossile. Sa dépendance énergétique passerait de 50 % en 2010 à 70 % d’ici 2022. Elle est donc obligée d’adopter une politique vigoureuse d’économies d’énergie et de développement des énergies renouvelables, autrement dit de cultiver les valeurs de sobriété et d’efficacité, qui seront les qualités économiques de l’avenir. Cette même sobriété renforcera sa position diplomatique dans la négociation climatique puisque, étant contrainte de faire nécessité vertu, sa politique d’économies d’énergie devrait la conduire à réduire fortement ses émissions de gaz carbonique.

Et pourtant, l’Europe semble engluée dans le marasme depuis que s’est ouverte la crise financière en 2007. Ce marasme a une cause aussi limpide que l’eau de roche : la trahison par les élites de l’idéal européen, qui se fondait sur les principes démocratiques de souveraineté des citoyens. (...)