
Seize sociétés savantes de médecine ont interpellé ce dimanche 28 mai les autorités sur une absence de sanctions face au « plus grand essai thérapeutique “sauvage” connu », dénonçant l’étude de Didier Raoult, ancien patron de l’IHU de Marseille, sur l’hydroxychloroquine.
Dans une tribune publiée sur le site du Monde, ces sociétés impliquées dans la recherche reprochent à des équipes de l’Institut hospitalier universitaire (IHU) Méditerranée Infection « la prescription systématique, aux patients atteints de Covid-19 (...) de médicaments aussi variés que l’hydroxychloroquine, le zinc, l’ivermectine ou l’azithromycine (...) sans bases pharmacologiques solides, et en l’absence de toute preuve d’efficacité ».
Plus grave, selon elles, ces prescriptions ont été poursuivies « pendant plus d’un an après la démonstration formelle de leur inefficacité ». Les autorités doivent prendre « les mesures adaptées aux fautes commises », au nom de la « sécurité des patients » et de la « crédibilité de la recherche médicale française », concluent-elles.
Des « effets indésirables qui peuvent être graves » (...)
Le parquet de Marseille avait ouvert en juillet 2022 une information judiciaire, après un rapport cinglant de l’ANSM, pour « faux en écriture », « usage de faux en écriture » et « recherche interventionnelle impliquant une personne humaine non justifiée par sa prise en charge habituelle ». À ce stade, il n’y a pas eu de mise en examen, a indiqué le parquet à l’AFP fin mai.
Une enquête est en cours
Après un rapport d’inspection accablant (Igas/IGESR) sur les dérives médicales, scientifiques et managériales de l’IHU sous le pilotage de Didier Raoult, le gouvernement avait aussi annoncé le 5 septembre dernier saisir la justice. Sur ce volet, le parquet de Marseille est toujours en phase d’analyse, a-t-il indiqué à l’AFP. (...)