
La réforme de la politique agricole commune, qui s’appliquera à partir de janvier 2023, n’est pas assez ambitieuse pour l’environnement, selon les Verts et une partie de la gauche.
Après trois ans et demi de négociations, les Vingt-Sept et le Parlement européen se sont enfin entendus sur la réforme de la politique agricole commune (PAC), qui entrera en vigueur en janvier 2023. Mardi 23 novembre, les eurodéputés, réunis à Strasbourg, ont adopté la nouvelle PAC – dotée d’une enveloppe d’environ 50 milliards d’euros par an jusqu’en 2027 –, qui représente près du tiers du budget de l’Union européenne (UE) et dont la France reste le premier bénéficiaire.
Les conservateurs du PPE et les libéraux de Renew ont voté en sa faveur. Les sociaux-démocrates du groupe S&D se sont montrés partagés quand les Verts et l’extrême gauche, qui jugent que le texte n’est pas assez ambitieux pour l’environnement, s’y sont largement opposés. Nombre d’ONG ont également dénoncé les insuffisances de la réforme. Dans un tweet, la militante pour le climat Greta Thunberg a, pour sa part, jugé cette PAC « désastreuse pour le climat et l’environnement », regrettant qu’elle ne soit « pas en ligne avec l’accord de Paris » de 2015, qui fixe comme objectif de limiter le réchauffement « bien en deçà » de 2 °C, si possible à 1,5 °C. (...)
innovation introduite par la réforme de la PAC, qui a pour objectif de la rendre plus verte : une partie du budget est désormais réservée aux agriculteurs qui participeront à des programmes plus ambitieux en matière d’environnement et iront au-delà du simple respect des critères de verdissement. La réforme prévoit en effet que 25 % des aides directes devront être consacrées à ces « écorégimes », que chaque Etat membre doit définir dans le cadre de son plan stratégique. « Ces écorégimes vont fortement inciter les agriculteurs à en faire plus pour l’environnement », souligne le macroniste Pascal Canfin, président de la commission environnement du Parlement européen. (...)