
Gholamreza Khosravi Savadjani a été pendu dimanche 1er juin dans la prison
d’Evine en Iran.
Accusé d’avoir des contacts avec l’OMPI (Organisation des Moudjahidines du
Peuple d’Iran), il avait été arrêté en 2008 et condamné à mort en 2010 pour
« inimitié à l’égard de Dieu ». Il a passé plus de 40 mois à l’isolement
dans divers centres de détention où il affirmait avoir été torturé.
Les
autorités iraniennes le considéraient comme « le principal instigateur de la
révolte des prisonniers politiques du 17 avril dernier dans la section 350
dans le prison d’Evine. »
Le MRAP, opposé à la peine de mort en tout lieu et toute circonstance, est
indigné par une telle exécution d’autant que, selon Amnesty International,
cette condamnation a été « prononcée à l’issue de procédures qui bafouent
les normes d’équité ».
Le MRAP rappelle que, proportionnellement à sa population, l’Iran se place
au premier rang mondial en ce qui concerne le nombre d’exécutions, (au
deuxième rang derrière la Chine si l’on ne tient pas compte de la population
totale). Des rapports d’experts de l’ONU font état de 687 exécutions en
2013, y compris de nombreux prisonniers politiques, et indiquent que ce
mouvement s’est amplifié en 2014.
Les autorités iraniennes ont reconnu 151
exécutions en 2014 ; Amnesty parle d’au « moins 180 exécutions
supplémentaires ». Parmi les motifs de condamnations - « inimitié à l’égard
de Dieu » ou « corruption sur terre » -, ces chefs d’accusation appliqués
à des personnes à qui on reproche « des liens avec des organisations
interdites en Iran », signifient en clair :exécution politique.
Dans ces conditions, le MRAP est particulièrement inquiet face à la demande
d’extradition formulée le 3 juin par le gouvernement iranien (2 jours après
l’exécution de Gholam-Reza Khosravi) des 3 000 membres de l’OMPI regroupés
au camp Liberty en Irak. Ces hommes et ces femmes sont des réfugiés placés
sous la protection de la 4ème Convention de Genève, leur sécurité doit être
assurée.