
Certaines catastrophes sont prévisibles, même si leur date ne l’est pas
On sait par exemple qu’un séisme majeur peut à tout moment frapper San Francisco et la Californie, sur la faille de San Andréas. De même, il était prévisible -et prévu- que l’archipel japonais subirait de nouveaux séismes de forte magnitude. Celui de magnitude 8,9 qui a frappé le 11 mars 2011 la côte nord-est de l’île de Honshû, à environ 250 km au nord de la capitale Tokyo, est le plus fort jamais enregistré au Japon. Il a été suivi d’un tsunami et de nombreuses répliques.
Prévoyant, riche, à la pointe du progrès, le Japon a su prendre dans la construction de ses bâtiments et la formation de ses citoyens les mesures préventives aptes à limiter au maximum les pertes humaines en cas de tremblement de terre. De fait, si les victimes du séisme survenu le 11 mars se comptent par dizaines et celles du tsunami probablement par milliers, elles n’atteindront pas les centaines de milliers de morts, comme l’an dernier en Haïti, où la misère et le sous-développement ont décuplé l’effet de la violence sismique(...)
.Mais ce que la technologie donne d’une main, elle le reprend de l’autre, et même bien au-delà : elle a fourni au Japon, avec les centrales nucléaires, le moyen de transformer le désastre naturel en une possible catastrophe mondiale. Il y a en effet les victimes directes, immédiates, locales, que l’on peut comptabiliser, et les victimes indirectes, différées, nationales et internationales, indénombrables et virtuellement innombrables. Comme après Tchernobyl.(...)
Il est encore trop tôt pour savoir avec précision et certitude ce qui s’est passé et continue de se passer près de Fukushima(...)
A partir d’aujourd’hui, après Fukushima, et même si la situation finit par y être maîtrisée, comme il faut ardemment l’espérer, on ne pourra plus jamais dire : le nucléaire est sûr, Tchernobyl, c’est l’exception qui confirme la règle (...)