
L’arrestation de Strauss-Kahn, directeur du FMI, à New-York à la suite d’une accusation de tentative de viol et de séquestration d’une femme de chambre de l’hôtel où il séjournait, a fait grand bruit et fait ressurgir en parallèle la violence que génèrent le Fond Monétaire International et la Banque mondiale dans les pays pauvres ou endettés.
Violence contre les humains, et, dans ce billet, plus particulièrement contre les femmes, qui avec les enfants, sont les plus touchées par les mesures implacables imposées par ces institutions qui dépouillent des pays entiers et les enfoncent encore davantage dans la dette et, donc, dans la misère.
Il n’y a pas de mal à faire du mal.
Le FMI a acquis sa mauvaise réputation dans les pays du Sud parce qu’en échange de prêts, les Etats doivent accepter d’appliquer une série de mesures d’austérité, appelées programmes d’ajustement structurel. Un contrat typique du FMI pousse à la production de produits d’exportation au détriment d’une production locale destinée à la consommation locale. Il oblige également les pays à baisser leurs tarifs douaniers et réduire leurs services publics, leur protection sociale et leurs aides à l’éducation.
Au lieu de réduire la pauvreté, les milliards de dollars de prêts émis par le FMI ont augmenté la pauvreté en particulier pour les femmes qui constituent 70% des pauvres dans le monde.
Les réductions gouvernementales des dépenses d’aides sociales imposées par le FMI ont souvent été réalisées en supprimant des emplois de services publics qui touchent les femmes de façon disproportionnée. Les femmes occupent la plupart des emplois les moins qualifiés du secteur public et ce sont souvent les premiers à être supprimés. Egalement, les programmes sociaux comme les services de soins étant supprimés, ce sont les femmes qui sont chargées implicitement de prendre davantage de responsabilités dans les tâches domestiques, ce qui limite encore leur accès aux études ou à d’autres emplois.
Contre un prêt de 5,8 milliards de dollars du FMI et de la Banque mondiale, la Tanzanie a accepté d’imposer des forfaits hospitaliers, ce qui a réduit le nombre d’accouchements en milieu hospitalier ou empêché des femmes de bénéficier des soins post-natals, et a, en conséquence, augmenté les taux de mortalité maternelle.
En Zambie, l’imposition des programmes d’ajustement structurel a conduit à une baisse importante de la scolarisation des filles et une très forte hausse de la "prostitution de survie" qui leur permet de poursuivre leurs études.(...) Wikio