
Saisissante mise en perspective de Torrent Freak dans un article portant sur la protection du droit d’auteur. Non seulement le droit d’auteur n’aurait pas été créé en 1710, comme on le croit traditionnellement. Mais surtout, il remonterait à 1557, et aurait servi à l’époque d’instrument de censure pour combattre les dissidents politiques. Stupeur et tremblements, on en perdrait son latin.
Au milieu du XVe siècle, l’Allemand Gutenberg s’appuie sur les découvertes, du Néerlandais Laurent Coster, qui près de 25 ans plus tôt aurait mis au point un outil d’impression, qui sera connu par la suite comme l’art moderne de la typographie. Gutenberg n’aurait toutefois réellement inventé que la presse à imprimer. Et à partir du début du XVIe siècle, des presses se retrouvent un peu partout en Europe, avec 200 ateliers uniquement pour l’Allemagne.
Il a imprimé un livre ? Brûlez-le !
Or, ce n’est pas simplement la perte d’une reproduction des oeuvres qui intervient pour le clergé : désormais, les gardiens du temple se font souffler leur trésor. Et voilà que d’autres se retrouvent à même de définir ce que peut être la culture, le savoir, et les oeuvres que l’on peut mettre à la disposition. Ce qui a un dommage collatéral simple : la royauté perd, par ce biais, l’une de ses puissantes armes de contrôle des masses, l’ignorance.
Cependant, tout n’est pas si simple : du jour au lendemain, l’Europe n’a pas vu fleurir des lecteurs avides ni des citoyens, qui étaient plutôt des sujets, instruits et savants. Surtout qu’en fonction des pays, une répression s’instaure. Ainsi, la France décide de l’interdiction des librairies et condamne à mort ceux qui se servent de presse pour imprimer. En janvier 1534, François Ier fit interdire la moindre impression de livres - mais un mois plus tard, revenait sur sa décision, alors que dans le même temps, l’imprimerie devient progressivement un outil sous contrôle royal. (...)