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Le Conseil supérieur de la santé très critique envers le nucléaire
Article mis en ligne le 27 octobre 2021
dernière modification le 26 octobre 2021

(...) L’énergie nucléaire pose des questions environnementales, éthiques, de santé et de sécurité, dit un groupe d’experts de haut niveau. En sortir est possible pour la Belgique, y compris en matière climatique. Prolonger deux réacteurs n’est pas sans risque.

Pour toute une série de raisons environnementales, éthiques, de santé et de sécurité que les experts venus de multiples horizons détaillent sur plus de 140 pages. De quoi ajouter quelques arguments dans un débat passionné au terme duquel le gouvernement De Croo décidera s’il y a lieu ou non de prolonger deux des sept réacteurs belges. (...)

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La conclusion du rapport, dévoilé lundi par Le Soir, est critique au sujet de l’impact du nucléaire : "Sur le plan environnemental, éthique et sanitaire, l’énergie nucléaire de fission, telle que déployée actuellement, ne peut pas prétendre satisfaire aux principes du développement durable."

En soi, le rapport ne se prononce pas contre la prolongation de deux centrale nucléaires, estimant qu’il y a des arguments plaidant en sa défaveur faveur comme d’autres en sa défaveur. "Chaque option présente des risques, mais des risques de nature différente et comportant des implications différentes d’ordre éthique, environnemental, sanitaire, économique et de sécurité d’approvisionnement énergétique", souligne-t-il.

Dans la colonne positive, le nucléaire n’émet pas de CO2, reconnaît le rapport, ce qui est positif au regard des ambitions de dominution des émissions. Mais le Conseil rappelle que la production électrique ne représente que 14 % des émissions totales de CO2 en Belgique. Et que la prolongation du nucléaire accroîtra la production de déchets de 8 % pour 2 GW.

Prolonger deux réacteurs de dix ans, indique encore le rapport, présente enfin le risque "de freiner ou repousser à plus tard l’important effort industriel de transition, de développement massif des énergies renouvelables et de développement décentralisé du réseau électrique".

Les écologistes aux anges

"La crise du coronavirus nous a appris à prendre au sérieux les avis des experts et à mener une politique fondée sur des preuves, a rapidement la ministre de l’énergie, Tinne Vandestraeten (Groen). L’avis du Conseil supérieur de la santé est d’autant plus précieux qu’il a été préparé par un groupe diversifié d’experts dans le domaine du nucléaire, d’ingénieurs, de toxicologues et de philosophes. La politique énergétique fédérale repose sur des faits et des chiffres et cet avis contribue à objectiver davantage le débat."

La ministre du Climat, Zakia Khattabi (Ecolo), estime elle aussi dans un communiqué que "cet avis est extrêmement précieux et éclairant dans le débat sur la transition énergétique de notre pays". Selon elle, "le débat sur l’énergie nucléaire a été erronément réduit à l’enjeu climatique en faisant de facto l’impasse sur les très nombreux effets pervers et dangereux d’une telle technologie. (...)