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Sortir fu nucléaire
Le Conseil d’État se penchera le 19 mars sur le coût de la gestion à long terme des déchets radioactifs
14 mars 2018 Communiqué commun du Réseau “Sortir du nucléaire“, France Nature Environnement, MIRABEL-Lorraine Nature Environnement et BureStop55
Article mis en ligne le 17 mars 2018

LES CADEAUX AUX EXPLOITANTS NUCLÉAIRES AUX FRAIS DES CONTRIBUABLES DOIVENT PRENDRE FIN !

En janvier 2016, Ségolène Royal avait fixé arbitrairement le coût de la gestion à long terme des déchets radioactifs de haute et moyenne activité à vie longue à 25 milliards d’euros, soit un montant inférieur à près d’un tiers à celui évalué par l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra).

Le Réseau “Sortir du nucléaire“, France Nature Environnement, MIRABEL-Lorraine Nature Environnement et BureStop55 ont attaqué cet arrêté adopté par complaisance envers les producteurs de déchets. Alors que le Conseil d’État doit examiner l’affaire le 19 mars 2018, les associations exigent que la vérité soit dévoilée sur les coûts réels du projet Cigéo et de la gestion des déchets radioactifs

.Le mauvais feuilleton des coûts cachés de Cigéo
Alors que Cigéo constitue l’un des plus gros projets industriels d’Europe, pendant des années, aucune évaluation actualisée de ses coûts n’a été rendue publique par l’Andra ni par l’État. Le débat public de 2013 s’est ainsi déroulé alors que n’était versée au dossier qu’une estimation de 16,5 milliards d’euros que tout le monde savait obsolète. Dans le même temps, des travaux de la Cour des comptes laissaient supposer que le coût réel dépassait les 40 milliards d’euros.

En janvier 2016, après avoir dû saisir la Commission d’Accès aux Documents Administratifs, le Réseau “Sortir du nucléaire“ a pu obtenir la publication d’un document de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) commentant l’évaluation du coût de la gestion à long terme des déchets radioactifs par l’Andra. Cette dernière chiffrait ce coût à 34,5 milliards d’euros [1] , un montant que l’ASN jugeait bien optimiste [2] .

Quelques jours plus tard, les exploitants nucléaires (EDF, Areva et le CEA) publiaient leur propre évaluation, d’un montant de 20 milliards d’euros seulement. Censés provisionner pour la gestion des déchets radioactifs qu’ils produisent et embourbés dans leurs difficultés économiques, ils souhaitaient avant tout éviter de grever leurs budgets déjà fragilisés et de faire plonger encore plus leurs actifs en bourse… quitte à mentir sur les coûts réels de cette gestion !

Mais plutôt que de prendre acte de l’évaluation de l’Andra et des dérives quasi systématiques des coûts lors de tels grands projets, Ségolène Royal, alors ministre de l’écologie, a effectué un véritable cadeau aux producteurs de déchets radioactifs. Le 15 janvier 2016, elle a ainsi fixé par arrêté le « coût objectif » de la gestion à long terme des déchets radioactifs à 25 milliards d’euros, un montant inférieur à près d’un tiers à celui déterminé par l’Andra !

Coût minimisé et provisions insuffisantes : la France est dans l’illégalité

Le 3 mars 2016, le Réseau “Sortir du nucléaire“, France Nature Environnement, MIRABEL-Lorraine Nature Environnement et BureStop55 ont attaqué devant le Conseil d’État cet arrêté ministériel. (...)

Cigéo : dangereux et impossible à financer

Quelle que soit l’option de gestion finalement retenue pour la gestion des déchets radioactifs, il est inacceptable de se décharger de son financement sur les générations futures en ne garantissant pas la constitution de provisions suffisantes. (...)

Cette affaire sera examinée par le Conseil d’État le lundi 19 mars 2018, à 14h. Les associations espèrent vivement que ce procès permettra de mettre sur la table la question du véritable coût de ce projet imposé et de la gestion des déchets radioactifs en général.

Alors que, le même jour, débute le débat public sur la programmation pluriannuelle de l’énergie, cette affaire devrait rappeler une évidence : pour ne pas accroître encore le fardeau démesuré que l’industrie nucléaire fait peser sur les générations futures, il faut tarir la production de ces déchets ingérables en commençant dès maintenant à fermer des réacteurs.

Les associations tiendront un point presse devant le Conseil d’État à partir de 13h30.