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Le Monde
Le Conseil d’Etat retoque en partie GendNotes, une application de collecte de données destinée à la gendarmerie
Article mis en ligne le 19 avril 2021

Ce fichier est censé recueillir des données ethniques, religieuses ou politiques. La plus haute juridiction administrative en a pour l’heure restreint l’exploitation, sans toutefois remettre en cause la création de l’application qui en découle.

Ce n’est qu’un demi-succès pour les associations de défense des droits de l’homme. Le Conseil d’Etat a partiellement remis en cause, mardi 13 avril, le fichier controversé de la gendarmerie, GendNotes, en dénonçant notamment les risques de dérives et de détournement des données collectées inhérents à cette application. Toutefois, le Conseil d’Etat n’a pas annulé le décret autorisant la création de GendNotes.

Conçue pour faciliter le travail des gendarmes sur le terrain, l’application GendNotes permet de saisir des données ethniques, religieuses ou politiques si elles sont jugées « strictement nécessaires ». Des associations telles que la Ligue des droits de l’homme (LDH) avaient déposé un recours devant le Conseil d’Etat, par crainte que l’application en question ne donne lieu à un « fichage » de la population. La LDH avait ainsi sollicité l’annulation du décret de février 2020 créant GendNotes. (...)

Dans sa décision, le Conseil d’Etat a annulé un article de ce décret, lequel prévoyait que les données collectées puissent être exploitées « dans d’autres traitements, notamment par le biais d’un système de prérenseignement ». L’article contesté ne précisait pas l’identité ni la nature des autres fichiers vers lesquels étaient susceptibles d’être transférées les données recueillies par GendNotes.
Une condition : la « nécessité absolue »

En revanche, le Conseil d’Etat a refusé d’annuler la partie du décret qui permet la collecte des données sensibles, celles qui concernent les opinions politiques, philosophiques ou religieuses, ou encore celles qui ont trait à l’orientation sexuelle ainsi qu’à l’origine raciale.

Le juge administratif a toutefois instauré des garde-fous en rappelant que ces données ne pouvaient être collectées qu’en cas de « nécessité absolue ». Il a par ailleurs répété qu’il était interdit de procéder à la recherche d’une personne à partir de données touchant à l’orientation sexuelle ou aux opinions politiques. Ces deux précisions viennent compléter le décret et s’y incorporer. (...)