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Slate.fr
Le Canada accusé d’avoir mené des expériences sur les populations autochtones
Article mis en ligne le 17 mai 2018
dernière modification le 15 mai 2018

Entre les années 1930 et 1970, les Autochtones placés dans des réserves ou des pensionnats auraient été utilisés pour tester de nouveaux vaccins ou traitements. L’affaire est aujourd’hui portée devant la justice.

(...) Selon le recours, déposé par le Merchant Law Group (MLG) qui réclame une compensation financière pour les personnes affectées, le gouvernement aurait maintenu une politique de soin discriminatoire envers les Autochtones, soumis à des traitements et des procédures inadéquates et de qualité inférieure, dans le cadre d’un système de santé ségrégé mis en place entre 1945 et le début des années 1980.

Des expériences sur les enfants des pensionnats

Le MLG avance que certains pensionnats autochtones, financés et supervisés par le gouvernement fédéral –le dernier, implanté à Saskatchewan, a fermé en 1996, étaient utilisés pour mener des expériences nutritionnelles sur les enfants, afin que des chercheurs puissent tester leurs théories sur les vitamines, certains aliments et des nouveaux vaccins.

Souvent en situation de carence alimentaire, les enfants autochtones étaient utilisés comme sujets d’expériences témoins vis-à-vis de recherches menées ailleurs, ce qui consistait souvent à les priver de nutriments supposés être bénéfiques. (...)

Quand il ne s’agissait pas de privations, les expériences ont pu impliquer des tests de médicaments expérimentaux, et les résistances des Autochtones, des violences physiques. Utilisées pour tester des vaccins contre la tuberculose, la dysenterie amibienne, des traitements auditifs ou oculaires, les victimes pourraient se chiffrer par milliers. (...)

Reconnaître les crimes commis contre les peuples autochtones
« Certaines personnes ne savent même pas qu’elles ont fait l’objet d’expériences. Dans certains cas, nous pouvons prouver que les directeurs des écoles ont dit : "Eh bien, nous avons besoin du consentement", ou qu’ils ont dit : "Nous n’allons pas demander le consentement" », rapporte l’avocat Tony Merchant, le fondateur du MLG qui porte l’affaire.

Le gouvernement fédéral n’a pas encore examiné les déclarations du MLG, qui présente comme plaignant John Pambrun, un Autochtone de 77 ans ayant passé six ans de son enfance dans les hôpitaux et les sanatoriums indiens, où il s’est vu retirer une partie de son poumon droit comme « traitement contre la tuberculose », tuberculose dont il semble n’avoir jamais été atteint selon les dossiers médicaux. (...)