
Dès le dimanche soir du 21 mars, la plupart des responsables de l’UMP reconnaissaient leur défaite aux élections régionales, n’ayant d’autres formules de communication que celles ânonnées lamentablement sous l’égide de l’Élysée. Un élu de droite a même osé expliquer sur France Inter que la forte abstention était due au fait que " Beaucoup de français souhaitent davantage de réformes, et sont sans doute déçus de trop d’annonces de réformes sans effet " !
Après la gifle du 14 mars et l’indiscutable volée du 21 mars, comment aurait-on pu oublier les propos aussi arrogants que méprisants prononcés par Nicolas Sarkozy le 07 juillet 2008, lors d’une intervention à propos de l’Europe, décrétant la grève invisible : " Désormais lorsqu’il y a une grève en France personne ne s’en aperçoit ".
Maintenant s’en aperçoit-il de cette déculottée ?
Il faut bien admettre que le fort mécontentement d’une grande majorité de Français (comme d’ Européens), vient des mesures inacceptables qui sont prises face aux problèmes fondamentaux de l’emploi, des salaires, de l’éducation, de la santé ou des retraites.
Malheureusement les réponses à la montée de la misère ne se trouvent plus dans les partis traditionnels, qu’ils soient de droite ou de gauche. Il suffit pour en être convaincu, de comparer le problème en Espagne et en France.
Le peuple espagnol avec un gouvernement de gauche, se trouve dans la même situation de précarité et de misère que les citoyens français gouvernés par la droite. Le problème est donc ailleurs que dans un changement de gouvernance étatique.
L’Histoire nous montre du reste, qu’il y a bien longtemps (depuis au moins, la Première Guerre Mondiale), que la sociale démocratie est passée dans les rangs de la bourgeoisie réactionnaire. La France est un vieux pays de tradition droitière, dans lequel la "gauche" s’est largement accommodée des régimes les plus douteux, allant même faire du zèle dans les privatisations, la libre circulation des capitaux, ou l’acceptation du processus de Lisbonne, lorsqu’elle était au pouvoir.
Le problème vient d’abord du modèle économique ultra-libéral qui partout où il sévit sur la planète creuse les mêmes inégalités, les mêmes injustices, et ne profite qu’à une très faible frange de la population au détriment de la majorité. Mais sans attendre un hypothétique changement de modèle, il nous faut savoir que face aux problèmes fondamentaux qui nous préoccupent, d’autres réponses sont possibles, mais soigneusement passées sous silence.
Pour ne prendre que l’exemple des retraites. Oui ! d’autres modes de financements que l’allongement de la durée des cotisations ou la diminution des pensions sont possibles (et même proposés par le COR *…), mais volontairement occultés par le gouvernement.
Un prochain billet sera exclusivement consacré au devenir de nos retraites.
Va-t-on laisser à nos enfants et petits enfants, la misère qui s’est installée en Europe, au nom de pseudo-lois économiques qui seraient au-dessus de la volonté des peuples, malgré l’augmentation considérable des richesses produites, mais si injustement redistribuées ?
Une société du progrès et d’une plus grande justice sociale ne sera possible qu’au prix de l’abandon définitif de ce modèle économique néfaste, et de la mise en place d’un nouveau modèle fondé essentiellement sur la solidarité entre les peuples et une meilleure répartition des richesses produites, dans le respect de l’environnement.
Lionel de Cahors
Petit Billet / 09-10
* Conseil d’Orientation des Retraites