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Rue 89
Le 20 septembre, les Palestiniens lancent le défi de leur Etat
Article mis en ligne le 18 août 2011
dernière modification le 15 août 2011

Notez dans vos tablettes le rendez-vous du 20 septembre : c’est la date de la nouvelle confrontation annoncée autour du sort de la Palestine. Le compte à rebours a commencé autour de la décision palestinienne de déposer ce jour-là, à l’Assemblée générale des Nations unies qui s’ouvre à New York, la reconnaissance d’un Etat qui n’existe toujours pas.

Israël s’oppose vigoureusement à cette initiative diplomatique qui vise à briser l’impasse.

Israël s’y attendait, et fait vigoureusement campagne depuis des semaines pour bloquer cette initiative. Car si le vote de l’Assemblée générale n’a pas de portée légale – seules les décisions du Conseil de sécurité sont censées avoir valeur de loi internationale, ce qui ne les empêche pas d’être ignorées, notamment s’agissant du Proche-Orient –, la portée symbolique et diplomatique de l’événement n’échappe pas aux dirigeants israéliens.(...)

Un Etat palestinien reconnu disposera d’une tribune et d’un statut qui rendra plus difficile la poursuite du statu quo, et la continuation du non-respect par Israël des principales résolutions du Conseil de sécurité sur la question des territoires palestiniens, à commencer par le dossier brûlant de la colonisation par Israël des territoires occupés en 1967.

La semaine dernière, Israël a encore annoncé la construction de centaines de nouveaux logements dans un quartier de Jérusalem-Est couvert par l’interdit onusien.(...)

De surcroît, ce que redoute le plus Israël, c’est l’embrasement des territoires palestiniens pour soutenir la transformation de ce futur Etat de jure en Etat de fait. Les Palestiniens sont restés étonnamment calmes depuis le début des révolutions arabes, il y a maintenant huit mois, et n’ont pas réagi non plus lorsque des incidents graves se sont déroulés aux frontières d’Israël avec certains de ses voisins arabes, sur le plateau du Golan et à la frontière libanaise.

Cela fait des mois que les Israéliens redoutent le déclenchement d’une « troisième intifada »(...)

Autant Israël peut espérer le soutien actif des Etats-Unis, qui ont déjà fait connaître leur opposition à la reconnaissance de cet Etat palestinien en septembre, et espèrent toujours empêcher les Européens de franchir le pas comme certains, dont la France, ont laissé entendre qu’ils pourraient se rallier à la demande palestinienne, autant cet alignement sur l’Etat hébreu sera difficilement défendable si des images de confrontation surgissent de nouveau en provenance de Cisjordanie ou de Gaza.(...)

Le contexte est totalement inédit. Israël bénéficie indirectement, actuellement, de la situation de violence en Syrie voisine, où le régime de Bachar al-Assad envoie les chars sur sa propre population, des Arabes tuent d’autres Arabes.

Par contraste, la confrontation larvée mais sans grande effusion de sang entre Israéliens et Palestiniens n’attire plus réellement l’attention.

En revenant à la une des journaux, la Palestine pourrait retrouver sa place habituelle de « mère de tous les conflits » du Proche et Moyen-Orient.

La deuxième surprise est venue des Israéliens eux-mêmes. Depuis le 14 juillet, par centaines de milliers, ils participent à un mouvement citoyen sans précédent, déconnecté des partis politiques, né de la vie chère et des inégalités sociales croissantes dans le pays qui inventa les kibboutz et un égalitarisme forcené.

Ce mouvement a jusqu’ici évité de se frotter aux questions sensibles liées aux relations avec les Palestiniens, aux colonies de peuplement de Cisjordanie, à la place d’Israël dans sa région.(...) Wikio