
De Madrid à Athènes, l’Europe, frappée de plein fouet par le chômage, a manifesté mercredi contre les politiques d’austérité et pour davantage de mesures en faveur de l’emploi, le jour de la Fête du Travail marquée par des incidents en Turquie.
En Grèce comme en Espagne, les deux pays du sud du continent où le chômage bat tous les records, à plus de 27%, des milliers de personnes ont défilé à l’appel des syndicats.
« 6.200.000 chômeurs, non à l’austérité », « Plus de démocratie, moins d’austérité », proclamaient les petites pancartes brandies dans le cortège qui a traversé Madrid, alors que 82 manifestations étaient organisées dans le pays pour « mettre en évidence l’échec total des politiques d’austérité » . (...)
Alors que la Grèce est soumise à des coupes drastiques dans les salaires et les retraites, et traverse sa sixième année de récession consécutive, 13.000 personnes, selon la police, ont manifesté à Athènes et Thessalonique.
Les ferries sont restés à quai pour ce 1er mai, les liaisons avec les îles ayant été coupées en raison d’une grève lancée par les syndicats de marins, traditionnellement en grève le jour de la Fête du Travail.
Quelques heures plus tôt, des manifestants en colère avaient affronté la police à Istanbul, aux cris de « Mort au fascisme », « longue vie au 1er mai », alors que les autorités avaient interdit tout rassemblement en raison de travaux de rénovation sur la place Taksim, un lieu emblématique de la grande ville turque. (...)
L’Asie avait donné mercredi matin le coup d’envoi des défilés, placés aussi sous le signe des oubliés de la croissance, comme au Bangladesh où les ouvriers du textile travaillent dans des conditions misérables pour les firmes occidentales.
Des dizaines de milliers de manifestants, criant « Pendez les tueurs, pendez les propriétaires d’ateliers », y ont réclamé justice après la mort, il y a une semaine, de plus de 500 ouvriers dans l’effondrement d’un immeuble abritant des ateliers de confection.
Dans les capitales européennes, les manifestants se sont réunis autour des slogans dénonçant l’austérité et le chômage. Car la hausse du chômage, qui vole de record en record en Europe, a atteint un sommet dans la zone euro, à 12,1% en mars, et alimente un rejet croissant des politiques d’austérité, en particulier dans les pays du sud du continent les plus douloureusement frappés. (...)