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Le Lanceur
Lanceurs d’alerte et Gilets jaunes, mêmes combats ?
Article mis en ligne le 11 janvier 2019

Équité fiscale, justice sociale, transparence ou volonté d’être entendu… Les combats des lanceurs d’alerte rejoignent-ils ceux des Gilets jaunes ? À moins que ce ne soit l’inverse ?

Dans un texte publié sur les réseaux sociaux, le journaliste Denis Robert, à l’origine des révélations sur la “banque des banques” avec l’affaire Clearstream, est “Gilet jaune à donf”. “Ce qui se prépare ici, c’est une jacquerie. Le message est clair et éminemment politique. Les pauvres en ont marre d’avoir froid, de jouer du crédit le 15 du mois, de faire des demi-pleins alors qu’à la télé ils entendent chaque jour se raconter une histoire qui n’est plus la leur.” Pour lui, entre lanceurs d’alerte et Gilets jaunes, il y a un “point de rencontre”, “un rapport de cause à effet”.

“Le travail au long terme de révélations de scandales financiers participe de l’information et de l’écœurement général. Il produit cette colère génératrice du mouvement. S’il n’y avait pas eu ce chapelet de scandales, il n’y aurait pas de mouvement des Gilets jaunes.

Le hollandisme, le sarkozisme et le macronisme n’ont jamais entendu les lanceurs d’alerte, on nous a pris avec des pincettes”, rappelle Denis Robert, qui vient de lancer une campagne de financement participatif pour réaliser un documentaire sur “La (très) grande évasion”.

Mère de famille, Marine Martin se bat quotidiennement et depuis plusieurs années aux côtés des victimes de la Dépakine, commercialisée par le laboratoire Sanofi. Si elle n’a pas enfilé son gilet jaune et ne voulait pas mélanger les batailles, elle comprend le mouvement. (...)

Lanceur d’alerte dans l’affaire Luxleaks et la révélation d’accords secrets qui ont permis à des centaines de multinationales d’échapper à l’impôt, Antoine Deltour note des similarités entre lanceurs d’alerte et Gilets jaunes.“Comme les lanceurs d’alerte, les Gilets jaunes viennent de la base, de citoyens qui font le constat de défaillances des institutions, du système économique et démocratique. Les lanceurs d’alerte peuvent être une forme de réponse pour mettre en avant d’autres formes d’engagement. Mais on ne peut pas parler d’une entité cohérente et structurée, ni pour les lanceurs d’alerte, ni pour les Gilets jaunes.” (...)

Comme face au fondateur de Wikileaks, Julian Assange, on stigmatise les gens et on ne s’occupe pas du message qu’ils cherchent à faire passer. Moi, ce que je retiens des Gilets jaunes, c’est qu’on n’arrive plus à vivre, à nourrir nos enfants.”