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Agence Medias Palestine
La volte-face de Syriza à propos d’Israël est désormais complète
Article mis en ligne le 8 décembre 2015

Il fut un temps, Syriza était un parti politique populaire et de gauche, porté au pouvoir lors des élections grecques grâce à sa promesse de mettre fin à des années d’austérité imposée par le FMI et l’Union Européenne.

Mais aujourd’hui, la direction du parti a vendu tous ses principes, appliquant la même austérité que celle à laquelle il disait s’opposer, même après un vote « non » massif lors du référendum de cet été sur un nouveau plan de sauvetage assorti de conditions d’austérité encore plus sévères.

le gouvernement dirigé par Syriza est revenu également sur d’autres promesses, comme celles qui concernant sa politique étrangère autrefois anti-militariste.

Les manifestes électoraux incluaient une promesse « d’abolition de la coopération militaire avec Israël. » Mais une fois au pouvoir, le gouvernement dirigé par Syriza, a en réalité continué les exercices militaires conjoints avec Israël, initiés sous le gouvernement conservateur en 2009.

Lors d’une visite en Israël en juillet dernier, le ministre des Affaires étrangères Nikos Kotzias a même déclaré que les Grecs devaient « apprendre à aimer Israël » et il a honteusement qualifié Israël de cadre d’une « ligne de la stabilité » dans la région – quelque chose qui sonner étrangement aux oreilles des amis et parents de ces 551 enfants palestiniens assassinés par Israël pendant sa guerre de l’été 2014 contre la population civile dans la bande de Gaza.

Par rapport à la ligne plus décente qui précédait, c’était une brutale reculade de la part du gouvernement dirigé par Syriza, en même temps que celui-ci renversait les principes fondamentaux de sa politique économique intérieure. (...)

Tsipras est allé discuter du renforcement des liens économiques avec Israël, avec entre autres sujets l’exportation vers l’Europe du gaz naturel récemment découvert en mer.

Tsipras a également renforcé la mythologie sioniste en affirmant : « nos peuples sont très anciens. » En réalité, Israël a été fondé seulement en 1948, sur les fosses communes des Palestiniens tués durant le nettoyage ethnique sioniste des habitants indigènes de la Palestine : la Nakba, ou « Catastrophe ».

Israël est, en substance, une construction coloniale européenne qui prétend se fonder sur des histoires bibliques qui sont autant de mythes fondateurs de son État illégitime.

Tsipras a rencontré Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien accusé de crimes de guerre, lors d’une conférence de presse pleine de bonne humeur durant laquelle les deux protagonistes ont vomi des histoires « d’affinité naturelle entre les Israéliens et les Grecs. »

Le plus dégoutant a sans doute été de voir Tsipras aller jusqu’à ramper devant Israël, se compromettant au-delà de n’importe quel autre dirigeant européen, en reconnaissant l’annexion illégale de Jérusalem en 1967 (officialisée ensuite en 1980). Tsipras a signé le livre d’or du président israélien Reuben Rivlin en déclarant que c’était un « grand honneur d’être dans votre capitale historique ». (...)

Quand des politiciens et des dirigeants non élus – comme les dirigeants de l’UE et du FMI – s’activent à renverser la volonté démocratique clairement exprimée par le peuple, il n’est pas étonnant que les gens deviennent fondamentalement sceptiques sur leurs gouvernements et les États.