
l’entrée du chantier d’une méga-décharge de déchets ultimes est bloquée par plusieurs centaines d’opposants au projet. Alors que des procédures judiciaires sont en cours, une forte pression a été mise sur les contestataires, ces derniers jours, par l’entreprise Guy Dauphin Environnement (GDE), en charge de l’exploitation du site, et les autorités publiques.
Vendredi 24 janvier, GDE a affrété deux cars afin d’amener 80 de ses salariés à l’entrée de la décharge. L’objectif : confronter les opposants à la décharge aux salariés de l’entreprise, dont les emplois et la viabilité économique seraient menacés à cause du blocage. L’entreprise a ainsi annoncé, la semaine dernière, qu’elle gelait le recrutement de 72 employés. « Du chantage à l’emploi », estime Laurent Beauvais, président de la région Basse-Normandie, qui rappelle que GDE a supprimé 80 emplois au cours des trois dernières années, dans la région. Et cela, bien avant le blocage du site de Nonant-le-Pin. (...)
Mardi matin, de nombreux cars de CRS étaient visibles à Alençon, à 30 minutes de Nonant-le-Pin. Près de 300 opposants étaient massés à l’entrée du site.
L’entreprise GDE est une filiale française de Trafigura, une multinationale de trading connue pour ses pratiques douteuses, notamment impliquée dans une pollution aux déchets toxiques ayant causé la mort de 17 personnes en Côte d’Ivoire en 2006. GDE souhaite implanter une décharge de déchets ultimes de l’industrie automobile dans cette région normande réputée pour ses haras. C’était sans compter sur la mobilisation d’éleveurs, petits agriculteurs et simples citoyens menacés par le bouleversement d’un environnement jusqu’alors préservé (...)