
Omniprésente dans la science-fiction, la faculté de se déplacer instantanément d’un point à un autre fascine. Elle symbolise à elle seule les technologies très avancées du futur telles que nous nous les représentons. La téléportation relève-t-elle du fantasme ou peut-on sérieusement envisager qu’elle deviendra un jour une réalité ?
Le physicien revient sur l’une des conditions de possibilités de ce phénomène : dans le monde réel, aucun déplacement ne peut s’effectuer de manière instantanée. La vitesse à laquelle peut se mouvoir tout objet ou toute force immatérielle est limitée par les lois de la physique et ne peut atteindre qu’une vélocité maximum.
Tout trajet est borné par la durée. Même la gravité se déroule en un laps de temps fini. La Terre est soumise au temps présent à la gravité que le Soleil exerce sur elle plusieurs minutes auparavant.
L’idéal serait donc de faire voyager son corps à la vitesse de la lumière. À 300.000 kilomètres par seconde. Cette rapidité se rapproche le plus de l’instantanéité.
Seulement, les lois de la physique sont inflexibles. Plus la masse d’un objet est importante, plus il lui faut d’énergie pour se déplacer. Plus ce déplacement est rapide, plus l’énergie nécessaire à son impulsion est importante. Faire voyager les particules dont le corps humain est constitué demanderait une quantité quasi-infinie d’énergie. Ce n’est donc pas de l’ordre du possible. (...)
Envisager la téléportation suppose un moyen alternatif. Au lieu de chercher à transporter le corps humain, il faudrait tenter d’envoyer toutes les informations qui permettraient d’en créer une copie identique.
Une telle technologie est-elle réaliste ? (...)
Tant que le processus n’est pas complètement au point, peut-être vaudrait-il mieux ne pas se faire désintégrer.