
La « taxe YouTube » est maintenant une réalité. Le gouvernement a fait publier au Journal officiel un décret qui vise à étendre une taxe servant à faire contribuer au financement de la création en France les services audiovisuels payants ou vivant de la publicité, qu’ils soient français ou établis à l’étranger.
C’est un décret que l’industrie du divertissement attendait avec impatience. Celle-ci peut dorénavant avoir le sourire : le gouvernement l’a fait publier jeudi 21 septembre au Journal officiel. Du côté des plateformes comme YouTube et Netflix en revanche, on se serait sans doute bien passé du texte, puisque celui-ci vise à étendre la taxe sur la mise à disposition, y compris à titre gratuit, de contenus audiovisuels.
La ministre de la culture et de la communication, Françoise Nyssen, avait prévenu dans une interview accordée aux Échos de la publication imminente de ce décret et ajouté que « ces mesures dites Netflix et YouTube sont un signal fort. Nous pouvons faire entrer ces acteurs dans le cercle vertueux du financement de la création ». Cette taxe est affectée au Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC). (...)
Avec ce décret, sont visées les « entreprises de vente et location de vidéogrammes sous forme physique ou dématérialisée établies hors de France et les entreprises qui mettent à disposition du public en France des contenus audiovisuels à titre gratuit qu’elles soient établies en France ou hors de France ». Donc, outre YouTube et Netflix, sont concernées des structures comme Dailymotion, iTunes et UniversCiné.
Cette taxe est due par tout prestataire, français ou étranger, par toute entreprise qui assure le « stockage de contenus audiovisuels » mis à disposition du public en France. (...)
Dans le cas des plateformes gratuites, c’est l’assiette de leurs recettes publicitaires qui sert de base de calcul. Le taux de la taxe est de 2 % mais grimpe à 10 % quand les recettes proviennent de « la diffusion de contenus et œuvres cinématographiques ou audiovisuelles à caractère pornographique ou violent » (...)