
Enfin traduite en français, la synthèse du rapport sur la catastrophe de Fukushima montre un univers où les autorités et les exploitants d’installations nucléaires ont privilégié leurs intérêts propres à ceux des populations.
Hasard du calendrier : un an après la nomination par le parlement de la commission d’enquête indépendante sur l’accident de Fukushima, des traducteurs bénévoles mettent en ligne une traduction de la synthèse du rapport de ladite commission.
Totalement étrangers au monde nucléaire ou à celui de l’énergie, les 10 commissaires ont auditionné 1.167 personnes, réalisé 9 visites de sites, ont sondé des milliers de résidents des zones contaminées et de travailleurs du nucléaire.
L’équipe a aussi rencontré des experts américains, français, biélorusses, ukrainiens et russes. Au total, 6 mois de labeur acharné dont le résultat était particulièrement attendu, tant au Japon qu’à l’étranger. Retransmises sur internet, les 19 réunions de la commission ont été suivies par 800.000 internautes. Les tweets ont reçu 170.000 commentaires.
En quelques dizaines de pages, la synthèse du rapport dresse un tableau hallucinant non seulement de la désorganisation des secours, passés le séisme et le tsunami du 11 mars 2011, mais surtout de la culture de sûreté nucléaire régnant au Japon.
Les auteurs le disent tout net : « L’accident nucléaire de Fukushima a été le résultat d’une collusion entre le gouvernement, les organismes de réglementation et Tepco, et de la gestion défectueuse des dites parties ». (...)