
Déclaration de ProAlt – Initiatives pour la critique des réformes et pour le soutien des alternatives.
On parle du « gouvernement de la responsabilité budgétaire ». Mais c’est le gouvernement de l’irresponsabilité envers la société et la nature qui est instauré. Il est donc nécessaire que nous, citoyens et citoyennes, assumions notre responsabilité. Nous voulons clairement montrer notre désaccord, contribuer à la remise en cause des projets gouvernementaux, encourager l’activisme public et ouvrir une discussion sur les alternatives. Nous voulons montrer que la société ne peut fonctionner en faisant fi des équations économiques et d’une vision politique.
(...) La crise économique et financière mondiale est utilisée pour instaurer un climat de peur et d’urgence. , Mais ce qui n’est pas dit au grand jour, c’est que cette idéologie néolibérale, qui propose des solutions pour éviter ce danger, est à l’origine même du problème. Cette crise a pour fondement les dérégulations du marché et les spéculations financières non surveillées, les restrictions continues sur les biens publics, et l’importance grandissante des inégalités sociales. Ce sont ces mêmes approches politico-économiques dont le gouvernement actuel compte se servir pour sortir de la crise. Il oublie l’expérience historique qui a déjà prouvé que pour surmonter des crises économiques dans les sociétés modernes il ne faut pas diminuer les dépenses d’État ni les services publics mais plutôt les augmenter. L’ancien régime sert toujours d’excuse pour justifier le cliché que le privé est toujours meilleur que le public. C’est armé de cette devise que le gouvernement prépare son assaut sur le secteur public. C’est pourtant la privatisation qui réduit, et ce à beaucoup d’égards, les domaines où les citoyens sont considérés comme égaux, c’est elle qui confie les moyens publics entre les mains des entreprises privées, souvent liées à de vastes corruptions et autres pratiques illégales. Pourtant la morale que l’on devrait tirer des crises économiques et écologiques est que la poursuite irresponsable et non-surveillée d’intérêts privés peut provoquer une catastrophe sociale.
Redistribution inversée
On nous dit que « dans le monde présent, seule une société basée sur des ressources humaines flexibles peut survivre ». Cela sert de justification au projet de réforme du code du travail qui devrait faciliter et rendre moins coûteux les licenciements. Les personnes et les sociétés se retrouvent en concurrence les unes avec les autres. Il s’agit d’une compétition contre notre intérêt : cela entraine une dégradation de la protection sociale, des salaires, des soins et des normes écologiques, en un mot, une baisse de la qualité de vie. Cette logique réduit nos vies à une performance économique, nous devenons ainsi une matière première humaine, façonnées par l’éducation et l’expérience professionnelle pour en maximiser l’employabilité sur le marché. (...)
L’exemple des pays nordiques nous montre que la vraie redistribution des richesses n’est ni un gaspillage inefficace ni simplement un moyen d’aider ceux qui en ont besoin et qu’elle ne contribue pas à la croissance du chômage. Elle contribue par contre au développement de chaque être humain indépendamment de sa condition à la naissance. Non seulement cela réduit les injustices sociales et étend la liberté de beaucoup, mais cela contribue également au développement de la société dans son ensemble.
Quelle dette ? Et envers qui ?
On parle d’une « dette » qu’il faut amortir pour ne pas vivre « au dépend des générations futures ». Néanmoins l’objectif des réformes proposées n’est pas d’amortir des dettes mais de les déplacer des budgets publics vers les ménages. La population sera obligée de s’endetter pour payer les frais de scolarité, les soins médicaux, et même (pour certains) les dépenses quotidiennes.
L’attaque contre les lois écologiques que préparent certains réformateurs pour relancer l’économie, conduira à la baisse de la qualité de vie des citoyens (...)
Il est temps de contribuer activement aux protestations et aux luttes, ceci partout dans le monde, pour l’avènement de la justice sociale et la protection de la planète.
Nous fondons cette initiative pour réunir les citoyens, soutenir ou éventuellement créer les interconnexions entre les initiatives qui essaient d’aller dans la même direction. Nous voulons inclure un large spectre de contestataires. Nous voulons créer un espace où les citoyens peuvent s’exprimer sans faire partie d’un parti politique. Nous gardons notre indépendance vis-à-vis des partis politiques. (...)
L’idéologie politique à l’origine de la crise ne sera pas à même d’y remédier. Il est nécessaire de proposer des alternatives basées sur la participation démocratique générale , sur l’équité sociale et l’écologie. Le premier pas vers ces alternatives passe par le blocage des projets du gouvernement actuel. La mobilisation du public est une exigence clé. Il est dans notre intérêt commun de s’exprimer le plus fort possible : protester et formuler des alternatives.
(...)