
(...) Fleuron de l’État social d’après guerre, fondé sur des valeurs de gratuité et d’accès universel, le NHS n’a pas échappé à la fougue austéritaire de la coalition conservatrice. Largement sous-financée, soumise à des objectifs gestionnaires, l’institution colossale (qui emploie plus d’un million de personnes) est à l’image de la politique sociale britannique : progressivement démantelée.
(...) Le gouvernement Cameron s’est même affairé dès 2012 à accélérer la privatisation de ses services, de telle sorte qu’il est maintenant possible d’acheter les départements cancérologiques de toute une région : Richard Branson, propriétaire de la multinationale Virgin, a offert 1,2 milliard de livres pour ceux du Staffordshire (à l’ouest de l’Angleterre). Tandis que la précarisation de ses fonctionnaires prend un rythme alarmant, la piètre qualité des soins dans les services privatisés fait figure d’exemple : l’hôpital d’Hitchingbrook, acheté par la firme Circle (dirigée par un ancien manager de supermarché), a récemment été épinglé pour sa négligence envers les patients et des problèmes d’hygiène. Incapable de gérer l’hôpital, la firme a décidé de mettre fin à son contrat avec l’État, et lui laisse un déficit d’environ… 10 millions de livres.
Voilà une bonne blague néolibérale qu’on n’entend pas assez à la radio… (...)